Par Merck’n Sley Suprême Jean-Pierre
La page Jean Jacques Pierre est tournée à la tête de la sélection nationale haïtienne. Les projecteurs sont désormais fixés sur Gabriel Calderón Pellegrino, nommé pour diriger les Grenadiers provisoirement. De son rôle de conseiller technique de la Fédération Haïtienne de Football à celui de sélectionneur, c’est une particulière reconversion pour l’hispano-argentin, qui ne lui promet pas des sièges de soie.
Pellegrino est le fils de Gabriel Calderón, un ancien footballeur international argentin devenu coach et consultant de la FIFA. Si dans leur fonction de conseiller de la FIFA les deux hommes se ressemblent, mais ils ont chacun un parcours bien différent. Le premier, le père, en plus d’être connu pour sa carrière de footballeur, a aussi un parcours d’entraîneur non négligeable, il a notamment conduit l’Arabie Saoudite à la Coupe du monde de 2006 et remporté le championnat saoudien en 2009.
Quant à Pellegrino, le fils, il n’a jamais eu la responsabilité de conduire une équipe première en tant que coach principal. Ces expériences ont été le plus souvent dans le rôle d’un formateur au sein d’une équipe ou auprès des entraineurs. Sa formation à grande échelle dans le domaine du sport et ses compétences techniques lui ont valu son statut de conseiller technique de la FIFA et il a pu apporter son soutien à des dizaines de fédérations dans le monde.
Mais pour conduire la sélection haïtienne, ce beau parcours pourrait ne pas suffire. Diriger une équipe exige d’autres compétences bien différentes que celles d’un conseiller technique. Il faudrait avant tout s’adapter un peu à l’environnement d’un sélectionneur principal mais le temps presse. La Gold Cup démarre dans moins de deux mois et Haïti ne peut pas se contenter du peu.
Remplacé Jean Jacques Pierre est déjà un défi car même si son équipe accusait souvent un manque de production de jeu, JJP a pu assurer l’essentiel à maintes reprises, ses qualifications pour la Gold Cup en 2021, 2023 et sa montée en Ligue A en témoignent. L’ancien international haïtien a également réussi à attirer des internationaux de qualité, et sous son ère de jeunes joueurs prometteurs ont eu leur baptême de feu en Sélection A.
Même s’il est nommé dans le but d’assurer l’intérimat, M. Pellegrino ne devrait pas considérer cette accession à la tête des Grenadiers comme une simple expérience, ou seulement une ouverture vers sa carrière d’entraîneur. Ce serait malheureux pour le football haïtien et pour la sélection en particulier qui compte dans son agenda pas mal de rendez-vous pour les trois prochaines années.