Par Douby Jean
La sélection haïtienne de football a consenti aux efforts nécessaires pour décrocher son billet pour le Mondial 2026. Pendant la célébration, certains Grenadiers en ont profité pour tirer la sonette d’alarme en lançant le message « Ouvè peyi a ».
Depuis tantôt 4 ans, le pays connaît des jours les uns les plus sombres que les autres. Avec la capitale contrôlée en majeure partie par les gangs. Cette situation a des répercussions sur le sport, de nombreux terrains sont situés dans des zones sous l’emprise de ces groupes armés, y compris le stade Sylvio Cator. Alors, nos clubs et nos diverses sélections sont obligés d’accepter leurs protagonistes en terres étrangères.
Le 18 novembre 2025, les Grenadiers avaient un grand saut à faire, tout donner sur le terrain pour non seulement réserver leur billet pour le Mondial mais aussi pour faire renaître la joie au sein de tout un peuple laissé à son sort. Les vidéos de la prise de parole de Duckens Nazon dans les vestiaires avant le dernier match face au Nicaragua montrent à quel point ils étaient déterminés pour y arriver : “Se Ayisyen nou ye, yo pa ka motivation pase nou.”
Puis, la fête a commencé. Don Deedson Louicius et Rubens Providence ont chacun planté un pion pour aider à Haïti à faire la différence (2-0) face au Nicaragua. Pourtant, le Honduras et le Costa Rica se sont quittés bons amis (0-0). Chaque minute dans ce match était importante et ce résultat était le scénario tant attendu. Les bleus et rouges ont mis leur devoir au propre, Haïti sera de la danse en 2026.
Après cette qualification historique, le pays entier était en liesse. Les Haïtiens ont foulé le macadam avec les bandes à pieds pour exprimer leur fierté bien que les villes sont plongées dans le noir, malgré l’insécurité qui ne cesse de battre son plein, malgré l’instabilité politique, malgré nos femmes et nos jeunes filles qui sont exposées à la violence, malgré tout.
Le sport a toujours et encore eu le pouvoir de faire parler d’Haïti de manière positive à l’échelle internationale. Nombreux sont les médias étrangers qui parlent de cette qualification historique.
Le meilleur scénario serait d’acceuillir les Héros de cette qualification dans la capitale du pays afin de leur témoigner notre reconnaissance, afin de célébrer avec eux. Mais cela reste au stade de rêve. L’état qui détient le monopole de la violence se fait limiter par les gangs. Les Grenadiers ne peuvent pas fouler un sol où règne l’incertitude.
Ce billet est le moment idéal pour demander aux autorités de s’impliquer activement pour débloquer les routes, permettre aux gens vivants dans les abris provisoires de regagner leur domicile, permettre à la sélection nationale de refouler la pelouse du stade Sylvio Cator et de jouer face à son public.
Le hashtag #ouvèpeyia est le cri du coeur des Grenadiers, des médias haïtiens, des supporters. C’est le cri de nous tous.

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