Par Marc Johnsen AZARD “AZ”
Dans un large entretien accordé au journal Le National, le défenseur international Haïtien, Jean Jacques Pierre rejette toute possibilité d’une qualification des Grenadiers pour la coupe du monde Russie 2018 après avoir pris qu’un petit point sur 6 face au Panama. Le Léogânais s’est même dit prêt à prendre sa retraite tout en envoyant une petite pique à la génération d’aujourd’hui.
Non convoqué par le nouveau coach de l’équipe Haïtienne, Patrice Neveu pour les deux précédents matchs du bicolore national face au Panama, Jean Jacques Pierre est déçu de la prestation des Grenadiers et n’a aucun regret de ne pas y être en dépit du contenu de la rencontre. L’ancien joueur du Cavaly s’en profite pour dire qu’un miracle pour une place qualificative à la coupe du monde Russie 2018 est impossible pour Haïti.
“On n’est plus en course, c’est vraiment dommage, car au lendemain de notre défaite face à Costa Rica (1-0 lors du premier match) on avait l’impression qu’on pouvait faire quelque chose, qu’il y avait une place à prendre. Le contenu était bon, il y avait deux ou trois points à corriger parce que l’entame n’était pas au top. On avait fait jeu égal avec eux (Costariciens) chez eux où leur public priait pour que le match se terminât, c’est dire que l’équipe haïtienne a du potentiel. Mais, quand on regardait les deux derniers matches contre le Panama, je ne retrouvais pas cette équipe qui faisait reculer les USA (lors de la Gold Cup 2015), cette équipe qui, même pressée, cherchait à bien sortir pour trouver le bon décalage et mettre l’équipe adverse en danger. Dans ces deux matches, particulièrement le premier, on avait le système de départ avec aucune animation, pas une fois l’équipe n’a essayé de sortir de camp et préparer une attaque. Donc c’était difficile de faire douter l’adversaire, ce qui est très dommage. Le résultat est là. Personnellement, j’étais déçu de ne pas y être, mais je me suis dit que l’important, c’était l’équipe, et si je n’y étais pas, c’est que les autres étaient meilleurs et le choix de l’entraineur, il faut l’accepter.”
A propos de sa retraite internationale, le joueur du Paris Football Club l’envisage déjà même s’il pense avoir encore du jus pour jouer en équipe nationale. Le numéro 5 croit que son dernier match sous les couleurs bleu et rouge aura été sur le banc des remplaçants face à la Jamaïque au stade Sylvio Cator si on ne fait pas appel à lui aux prochaines échéances d’Haïti. Le natif de Leogane profite de cette occasion pour lancer une petite claque aux jeunes d’aujourd’hui.
“Ma retraite internationale ? Oui j’y pense. C’est peut-être l’heure de laisser la place même s’il y a de moins en moins de jeunes qui frappent à la porte. Quand j’ai commencé en 1999-2000, c’était dans les éliminatoires de la Coupe du monde de 2002. Je n’osais même pas regarder les anciens dans les yeux, car il y avait du respect, j’étais à l’écoute et, ce respect était ce qui me donnait la détermination d’aller chercher une place. Aujourd’hui, les jeunes y arrivent après deux matches, il se prennent déjà pour des rois. Ils ne suivent pas les règles du groupe, ceux qui fragilisent leur performance et celles de la sélection. J’ai commencé à une époque où il y avait beaucoup de valeurs et peu de moyens. Aujourd’hui, c’est totalement le contraire : beaucoup de moyens et peu de valeurs. Après, on se demande pourquoi on perd des matches qui paraissent à notre portée. On cherche trop souvent à être beau plutôt qu’à être bon en oubliant les principes. Or, nos adversaires sont juste bons aux yeux de notre public connaisseur. Je pense avoir encore le niveau, mais il y a un sélectionneur pour décider, si on m’appelle je serai présent, si non je pense que mon dernier match en sélection aura été sur le banc contre la Jamaïque au stade Sylvio Cator.”