Il y a plus de dix ans, les U17 féminines haïtiennes s’étaient débarrassées des Îles Vierges britanniques de manière surprenante au Stade Sylvio Cator. Un score de (24-0) qui reste dans les annales de la CFU, puisqu’il s’agissait des éliminatoires de la Coupe du monde 2010 au niveau de la zone. Ce soir-là, Roselord Borgella a fait parler la poudre avec un septuplé.
Qui l’aurait imaginé ?(24-0), un score inhabituel, mais les petites Grenadières l’avaient réalisé lors de la rencontre qui les opposait aux Îles Vierges. Le 2 novembre 2009, la sélection nationale haïtienne féminine des moins de dix-sept ans qui, par la force des choses, accueillait la première phase des éliminatoires de la Coupe du Monde de 2010 au niveau du Groupe A, avait créé la sensation. Pour recevoir les autres délégations, la FHF avait tout fait avec ses maigres moyens pour que ces dernières soient enchantées. Alors que les Îles Caymans avaient battu les Bahamas (2-1) lors du coup d’envoi de cette phase, le Onze national avait, quant à lui, les Îles Vierges dans le viseur. C’est de cette rencontre qu’on va en parler dans ce numéro de la rubrique.
Entrainées par James Morisset, nos U17 féminines laissaient tout le monde sans mot pour leur entrée en lice. Pour décrire ce qu’elles avaient réalisé comme performance, les expressions pleuvaient. Mais comment cela se passait-il?
Il était 17 heures quand le sélectionneur annonçait sa composition officielle inédite. Madeline Délice dans la cage, en défense il y avait Sobonie, Gertrude Saint Jacques, Dieunise Jean Baptiste et Roseline Yacinthe. Clarette Rateau, Roselord Borgella, Ayana François, et Clarène Rateau jouaient au milieu du terrain. Yvrose Gervilé et Yves-Laure Jean avaient été sur le front de l’attaque dans un (4-4-2) classique.
La rencontre démarrait sous le cap de roue. Dans leur fief où les vivats et les cris de joie de beaucoup de supporters en délire retentissaient, les Haïtiennes se lancèrent très tôt dans la mêlée et se montrèrent impatientes à l’idée de faire trembler les filets. On jouait la 26e minute quand le premier but arriva. Après une faute d’une défenseure adverse sur la remuante Ayana François, l’équipe nationale bénéficiait d’un bon coup franc qui allait être botté par Roselord Borgella. La Grenadière frappait parfaitement le ballon mais celui-ci s’était écrasé sur la barre transvesale de Kimone Mills avant de revenir en jeu. Ayana, d’un sang froid chirurgical, avait ouvert le score d’un excellent tir du pied droit. Après ce premier but, 11 autres allaient être réalisés par les filles de James Morisset, imposant un rythme infernal à une équipe adverse dépassée dans ce match à sens unique. 3 minutes séparaient l’ouverture de la marque au doublé d’Ayana qui établissait le break (2-0). Yves Laure inscriva le 3e et le 4e (32e et 33e). Roselord Borgella allait inscrire un quadruplé (35e, 37e, 38e et 39) pour corser l’addition à (8-0) avant que Clarène Rateau et Yvrose Gervilé ne réalisaient chacune une magnifique réalisation pour faire passer le score de 8 à (10-0). Avant la mi-temps, Ayana François profita de s’offrir un nouveau bijou, ce qui lui permet de voir triple. Une fois que l’arbitre renvoie les deux équipes aux vestiaires, c’était un véritable ouf de soulagement pour les Îles Vierges qui encaissaient 11 buts en 45 minutes. Un peu de trop, mais il y aura eu pire.
La pause est toujours un moment de discours, de rappel, de reproche et de concertation. Ce que le sélectionneur des Îles Vierges avait peut-être ignoré. Mais une chose est sûre: il voulait que son équipe joue mieux en seconde période. Pour ce faire, il avait opéré plusieurs changements qui ne changeaient pas grand-chose par la suite, car les Grenadières revinrent plus déchainées que jamais. Une minute suffisait à Roselord Borgella d’inscrire son 5e but personnel dans cette rencontre pour porter le total à 12 en faveur d’Haïti. Le rythme de la partie devint donc trop compliqué pour les visiteuses qui allaient encaisser pour une 13e et une 14 fois quand Yves-Laure Jean marqua coup sur coup. Entrée en jeu, Yolande Méroné n’avait pas mis du temps à participer à la fête. Elle avait même claqué le doublé quelques minutes plus tard pour le (16-0) avant que l’inévitable Roselord n’inscriva le 17e puis le 18e. La 19 réalisation haïtienne avait été l’oeuvre de Yolande, la 20e de Cyndie Jeune. Yolande ressurgit de nouveau pour le (21-0). Idem pour Cyndie pour le 22e but haïtien. Borgella claquait son 7e but pour le (23-0) et finalement Yves-Laure avait mis fin à ce festival de buts en marquant celui du (24-0).
Une victoire intéressante, mais il faut dire que les Haïtiennes pouvaient faire mieux vu le nombre incalculable d’occasions loupées en début de match, confondant vitesse et précipitation alors que toutes étaient à leur portée. Si on veut compter, ce soir-là, Roselord Borgella avait inscrit 7 buts, Yves Laure Jean en avait mis 6, Yolande Méroné 4, Ayana François 3, Cyndie Jeune 2, Clarène Rateau et Yvrose Gervilé avaient parachevé ce large score sans appel.