Dans ce pays, il est ardu de trouver des gens qui veulent vraiment se mettre ensemble pour réaliser un projet qui au fil des années sera utile au pays. Cependant, il y a quelques autres qui essaient individuellement de mettre quelque chose sur pied. Ils sont habités par la passion et l’envie de contribuer dans l’avancement d’un pays qui vit des jours tristes. À ce sujet, on a rencontré Ephraim Lucien qui nous expose en détails son projet, EPJA. En plus d’être entraîneur car il détient une licence de niveau II délivrée par la FHF, Lucien gère aussi les affaires administratives du club. Découvrez son interview.
H.T : Parlez-nous un peu de vous.
E.P : Je suis Ephraim Lucien natif de Pignon. À 12 ans, j’ai quitté Haïti pour me rendre aux États-Unis. Grâce à mon amour pour le football ajouté à mon talent, j’ai pu décrocher une bourse à John Brown University du côté de l’Arkansas. Deux ans après, j’ai été transféré au Trinity International University à Chicago. En 1997, j’étais de retour en Haïti pour une durée de 3 mois et c’est à ce moment que j’ai décidé des opportunités pour nos jeunes haïtiens, ils sont tellement talentueux.
H.T : Comment comptez-vous aider ces jeunes, avez-vous des projets ?
E.L : J’ai un club du nom d’EPJA (Espoir Pour Les Jeunes Athlètes) évoluant en troisième division. Durant les 3 dernières années, j’ai réalisé des jeux scolaires. C’était avec les catégories U11 et U13 qu’on avait débuté. Cette année, ce sera la 4e édition qui sera réservée à 4 catégories les U13, U15, U17 et U20. C’est dans ces jeux que j’ai puisé des talents pour former EPJA.
En effet, à l’EPJA, on s’accentue beaucoup sur l’éducation et la croyance en Dieu. Premièrement, on veut mettre tous les joueurs sur le chemin de Dieu et les éduquer pour qu’ils puissent vaincre les obstacles de la vie.
H.T : Que voulez-vous réaliser avec ce club?
E.L : J’aimerais qu’EPJA devienne une équipe de renom dans le pays et également une académie. Elle servira de canal pour aider à nos jeunes de décrocher des contrats à l’extérieur ou encore avoir des bourses dans des universités.
H.T : Vous nous avez dit que votre formation participait au championnat national de troisième division, comment ça roule pour vous?
E.L : Tout a fonctionné presque à la perfection parce qu’on a remporté la phase régionale dans la zone Haut Plateau. Maintenant, on aura à croiser le fer contre le champion de Bas-Plateau.
H.T : Au cas où EPJA accèdait à la deuxième division nationale, intègrerez-vous d’autres joueurs dans cette équipe ?
E.L : Cette décision n’est pas facile à prendre. On a des joueurs qui manifestent déjà le désir de nous rejoindre en ce moment. Cependant, j’ai mis beaucoup de temps à construite mon équipe. Elle a déjà une identité et je ne veux pas bousiller notre jeu d’ensemble.
H.T : Avez-vous des contacts à l’étranger ?
E.L : Nous sommes en contacts avec plusieurs universités aux États-Unis et maintenant nous essayons de développer des rapports avec certains clubs de la MLS.
H.T : Football et jeunesse, ça vous dit quoi ?
E.L : Si notre pays veut avancer, il faut investir dans la jeunesse. En Haïti, il y a un certain désinterresement pour le football et on pourrait seulement convaincre ces gens-là par l’encadrement des jeunes qui exhiberont leur talent à ceux qui voient leur amour pour le football disparaître à petit feu.
H.T : Et votre dernier mot ?
E.L : Quand vous vous voulez réaliser quelque chose, sachez que la fin est meilleure que le commencement. Sois patient et non orgueilleux. Ce sont bien ces vertus qui me stimulent à rester les yeux fixés sur mes objectifs.
Propos receuillis par Douby Jean