Par Gary Eliézer
Nouvelle bombe de Romain Molina en direction de l’ex-président de la FHF, Dadou Jean-Bart qui serait beaucoup plus puissante que les autres déjà lancées qui ont finalement conduit à la suspension à vie du Docteur de 73 ans. L’homme qui a révélé l’affaire dans The Guardian, en avril dernier, a une fois de plus montré son attachement à ce dossier dans une interview accordée à baraqueafoot.fr publiée ce mardi, et il annonce désormais les 4 murs pour le patron de la Télé Galaxie.
Dadou est déjà banni par la FIFA de toute activité liée au football et aussi a écopé d’une amende de 1.000.000 de dollars ; mais le septuagénaire ne veut pas lâcher aussi facilement sa FHF qu’il dirigeait totalement depuis 20 ans et annonce qu’il va saisir le TAS tout en traitant la FIFA d’organisation corrompue et déterminée à garder le football haïtien à sa place, l’ancien journaliste du Nouvelliste aurait pensé que les dirigeants de la FIFA sont jaloux… « Parce que l’équipe nationale masculine est soudainement compétitive contre des puissances mondiales, » si l’on croit bien ses mots aujournal britannique, Daily Mail.
Cependant, Romain Molina, l’initiateur de ce dossier, ne veut pas laisser tomber également et quelques minutes après la publication des déclarations de Dadou au Daily Mail, une interview est parue sur le site de baraqueafoot.fr où Molina a été invité à parler sur le bannissement à vie de Dadou.
« Même si on était très confiant, il existe toujours un petit doute sur l’issue du dossier. Même si cette affaire compte beaucoup pour nous tous, ce n’est qu’une première victoire, et pas la victoire définitive. On ne s’arrêtera pas tant que M. Jean Bart et ses complices seront en liberté. Cette première étape nous a motivé pour aller jusqu’au bout, » a d’abord lancé l’homme avant d’ajouter: « Pour l’instant, il existe une grosse pression sur le gouvernement haïtien, qui a eu un rôle de complice dans ses affaires de mœurs. En rendant une justice favorable et en travestissant la vérité au profit de M. Jean Bart. L’ambassade américaine de Port-au-Prince s’est indignée de tout cela sur Twitter. Le Bureau des Nations Unies en Haïti a également réagi dans un communiqué et estime que les éléments du dossier sont « très inquiétants ». Beaucoup de gens haut placés commencent à parler de l’affaire. Il faut rappeler que certains abus sexuels ont été commis à l’étranger, donc plusieurs juridictions, en dehors de celle d’Haïti, pourraient être impliquées dans l’affaire. Pour moi, la prochaine étape est que M. Jean Bart ne soit plus en liberté, tout comme ses complices. »
S’il est satisfait de la décision, il a quand même pointé du doigt la FIFA qui a voulu saboter l’affaire selon ses dires: « Cette décision, même si elle a tardé, est bien sûr la bonne mais il y a eu beaucoup de soucis. J’avais communiqué à la FIFA les atrocités commises contre M. Jean-Bart avant que l’article de The Guardian ne sorte, tout en précisant que les informations étaient confidentielles. L’un des responsables de la FIFA a appelé en Haïti pour prévenir la Fédération qu’une enquête pour abus sexuel était en cours contre eux. Heureusement que je n’ai pas donné de noms à ce moment-là, cela aurait pu avoir des conséquences dramatiques derrière. Après ces débuts cahoteux, la FIFpro a aussi beaucoup aidé et on a pu assister à une convergence des forces. Je sais aujourd’hui que la FIFA va aller plus loin. Il y a actuellement une enquête en cours sur d’autres dirigeants, dont je tairais les noms, pour abus sexuels sur mineurs. Si la FIFA va au bout de ses investigations, un gros nom du football international tombera. Quand elle allait en Haïti, cette personne recevait une toujours une fille des mains de Dadou Jean-Bart, qui faisait le maquereau, pour des gens de la CONCACAF notamment. »
Le petrocaribe évoqué
« Le cas d’Haïti doit montrer qu’il peut exister un espoir et une justice, surtout quand on pense que l’impunité est reine dans la société haïtienne. C’est une occasion pour cette société d’aller plus loin. Haïti est un pays qui a énormément souffert après la colonisation et des héros se sont battus pour la liberté. Malheureusement, ils doivent se retourner dans leurs tombes quand ils voient les dirigeants à la tête de leur pays actuellement, je pense bien sûr à l’affaire Petrocaribe. »
Noter que, l’instance mère du football mondial a déjà communiqué sa décision finale sur le cas de la FHF. Un comité de normalisation prendra le football haïtien en charge pour les deux prochaines années, mais vu l’ampleur de cette affaire, on pourra dire qu’il y aura de la suite !