Par Christian Bendy Calixte
Déjà présente dans le foot européen depuis fin 2016, et dans plusieurs autres championnats la saison dernière , la vidéo assistant referee (VAR) semble atteindre une autre dimension depuis son apparition dans les compétitions FIFA, cette nouvelle mesure prise dans le haut niveau pourrait être la meilleure qui puisse arriver dans cette discipline sportive, approuvée en Espagne et en Italie cette année, la VAR ne cesse de corriger des erreurs après seulement deux à trois journées dans les Ligues. Si par ailleurs chez nous, notre championnat est baptisé professionnel par la FHF, alors peut-on poser l’interrogation «A quand l’introduction de la VAR dans le football haïtien ?»
Chaque année se dispute un championnat national en Haïti, plus de 60 ans d’edition, vue avec l’introduction de la VAR dans le football, est-ce que les moyens sont bons pour doter le pays de cette prouesse technologique, est-ce que toutes les normes sont respectées, à vous de le voir ! En Europe plus de 30 caméras sont installées dans diverses parties du terrain et du stade pour pouvoir bien visualiser les actions d’un match, et deux des caméras sont consacrées uniquement aux situations d’ hors-jeu en plus une régie est réservée avec plus d’ une dizaine d’écran téléviseur pour déceler les actions litigieuses sous l’ égide de plusieurs arbitres assistants (4) et techniciens vidéos pouvant intervenir à n’ importe quel moment et communiquer avec l’ arbitre central sur le terrain.
Un casse-tête chinois
En Haïti on a un seul stade international, les autres ne sont que des parcs d’attractions et vu les dispositions de ces derniers, la VAR sera difficile d’être installée voire impossible puisqu’on sait qu’à chaque but marqué de l’équipe receveuse, le public envahit la pelouse sans oublier que certains parcs n’ont même pas de gradins et de tribunes, qui sont aussi des lieux d’installations de la plupart des caméras pour les grands plans et les plans aériens. Serait-il possible de doter le foot haïtien de la VAR quand on sait que les rencontres se jouent en fin de journée, et un faible système d’éclairage à la tombée de la nuit. L’électricité, un tout autre problème, pas la peine d’en rajouter, on connait déjà la réalité.
Les arbitres de la D1 communiquent entre eux que par des gestes, pas d’oreillettes, pas de tableau d’affichage électronique pour les changements de joueurs, tout se fait par des signes comme s’ils étaient muets, alors il sera quasi impossible d’en faire usage de l’assistance vidéo. Le niveau de nos arbitres reste une autre interrogation à soulever dans cette analyse, la CONA est-elle prête à ce niveau en organisant des séances de formations sur la VAR pour les hommes en noirs car même en cas d’un don d’une instance internationale, comment l’utiliser sera une autre galère. Bien que les arbitres en décident du sort des actions, mais la production de la vidéo, des enregistrements, des ralentis, des arrêts sur images, ne seront pas faites par eux ou les dirigeants de la COCHAFOP, mais de préférence d’ une firme de la réalisation, experte en la matière, accompagnée de techniciens chevronnés, disposés de bons matériels. Existe-elle déjà une firme du gens en Haïti ?
Tout compte fait, le stade Sylvio Cator serait le seul pouvant accueillir et ce, entre parenthèse, ce système car la disposition des caméras ne serait pas un problème, le poste de commandement de la VAR ne serait également pas un problème, puisque le stade possède plusieurs cabines, bien qu’en mauvaises états surtout avec une chaleur abondante, pouvant accueillir les techniciens et les arbitres mais on connait tous la réalité avec l’électricité.
Bref on arrête là, pas besoin d’en dire plus, trop de contraintes à résoudre pour l’application de la VAR qui semble n’est pas à notre portée, il y a des soucis mineurs encore plus importants à gérer pour structurer notre football avant de rêver de la VAR. La qualité des pelouses, un tableau de bord pour les changements de joueurs, la structure organisationnelle de la D1 et D2, le fléau des championnats vacances et madan gougousse sont déjà des casse-têtes pour ce bureau fédéral malgré ses 18 années au pouvoir cependant ce ne sera pas une surprise si nos voisins de la République Dominicaine emboitent le pas dans les mois à venir !!!
Comme on dit souvent en créole : « « Lè ti poul fè dan, na gen ti VAR pa nou » »