Par Gary Eliézer
Nombreux sont les footballeurs haïtiens qui ont fait entendre leur voix cette semaine en réclamant le retour des championnats nationaux, des compétitions, certes mal organisées mais qui étaient leur gagne-pain. Après plus de deux ans et demie d’arrêt, le constat est flagrant pour ces jeunes ou pères de famille qui continuent à croupir dans une misère noire, d’où la question de demander que font-ils pour survivre?
Gagner sa vie en jouant au football en Haïti est une réalité assez problématique car le football local avec sa double facette (sémi pro et amateur), ne permet pas à une majorité de ses pratiquante de rêver une meilleure destinée mais couci-couça, certains, d’un niveau correct, ont pu se démarquer avec leur pitance salaire, primes de matchs ou frais d’entraînement combinés qui ont apaisé leur douleur quotidien. Sauf que depuis deux ans, tout est stoppé. L’insécurité est considérée comme le véritable blocus au déroulement des matchs par conséquent, la situation révolte plusieurs joueurs.
Et quand les saisons arrivent à leur terme ou même en milieu, les acteurs défilent à travers les diverses villes du pays pour disputer les championnats de vacances afin d’empocher de très souvent un beau pactole car les équipes de vacances peuvent donner des fortunes à ces joueurs ce qui n’est autre qu’un phénomène auquel fait face le football haïtien et qui ne date pas d’hier. Cependant, cela renforcait le pouvoir d’achat de ces hommes à grande responsabilités.
Si tous les autres secteurs ont repris leurs activités, ce n’est pas le cas du football national. Basé sur le rapprochement des zones et des villes, le football est affecté jusqu’aux os notamment les employeurs (les clubs) parce que si tout le monde connaît l’existence de ces revenus légaux pour les joueurs, le sujet est tabou pour les clubs. Pour eux, pour trouver l’argent, il y a d’abord l’autofinancement via les entrées au stade et les cotisations des dirigeants sans auncun retour. Ces deux sources forment le budget global d’un club haïtien qui, en grande partie, permettra de financer l’équipe première.
Mais vu le contexte, on ne pouvait pas demander à un club de payer un joueur en ce moment car il n y a absolument pas de budget depuis deux ans méme si peu sont les clubs à divulguer des chiffres sur la place publique. L’inflation monte en puissance alors que les joueurs sont tombés dans une pauvreté extrême dans un monde où être footballeur est le plus beau des métiers.