Merck’n Sley Suprême Jean-Pierre
Le premier stage de préparation de la sélection féminine haïtienne est bouclé. Hier mardi, les joueuses et les autres membres du Staff ont laissé Antalya pour regagner leurs espaces de travail habituel. Mais bien avant de tout ranger dans ses valises pour laisser la Turquie, Nicolas Delepine s’était exprimé au sujet de ce séjour en terre turque.
Entre le peuple haïtien qui croit en les potentialités de ce groupe et le sélectionneur français, il semble avoir une vraie discorde, deux longueurs d’ondes. A mesure que les jours avancent, on sent la peur qui s’installe autour de la sélection, les déclarations des joueuses comme Melchie, Nerilia ou Batcheba le prouvent. La production de jeu n’est pas au rendez-vous, mais pour le technicien c’est clair, son équipe n’est pas construite pour prendre des initiatives, c’est donc normal qu’elle s’y perde quand le jeu le demande.
« On est satisfait parce qu’il y a eu le résultat, la victoire, face à une équipe moins bien classée que nous, mais qui était bien organisée et qui défendait, donc ça nous a demandé de changer un petit peu notre jeu et de s’adapter dans des conditions qu’on ne connaît pas forcément » a-t-il déclaré au sujet du match face à la Moldavie. S’il se montre clair dans son approche attentiste, ce n’est pas le cas pour son système de jeu eu égard à ses propos : « [le match face à la Moldavie] était un bon moyen de voir tout le monde, ça nous a permis d’expérimenter un nouveau système en première mi-temps ».
D’une part, l’entraîneur se montre très pragmatique et regrette la défaite face au Nigéria, d’autre part il adoucit le contexte et rappelle l’importance du niveau de performance : « La rotation de l’équipe est importante pour que chacun ait sa chance sur le terrain. Certaines ont envie de jouer, d’autres demandent à intégrer le onze, mais la vérité c’est sur le terrain, le niveau de performances qu’on peut faire face aux adversaires ». Quels étaient alors les vrais objectifs de ce stage ? Faire deux victoires peu ou prou? Ou améliorer l’équipe en vue de l’épreuve qui l’attend?
De toute façon, Nicolas Delepine croit que ses joueuses ont grandi en expérience et dans leur capacité à gérer les matchs, mais n’ignore pas qu’il a du pain sur la planche à seulement deux mois de la compétition : « On doit encore progresser, on doit être meilleur que ça pour exister à la Coupe du monde. On incite les joueuses à travailler dur en club, pour qu’elles aient un bon niveau avant la Coupe du Monde » a-t-il fait remarquer.
Haïti doit faire bonne impression au mondial avec cette génération qui fait encore rêver le peuple haïtien, mais ni l’expression de l’équipe, ni le coach lui-même ne promet pas pour l’instant, la participation remarquable tant espérée. Les doutes des observateurs sont-ils légitimes ou devrait-on avoir foi dans les idées de Delepine?