Par Douby Jean
Vous n’êtes pas sans savoir que depuis quelques jours, un seul dossier fait couler à flot les commentaires par-ci et par-là, celui du président de la FHF, Yves Jean Bart, accusé d’avoir abusé sexuellement des jeunes joueuses logées au centre FIFA Goal. Coupable ou non, quel impact cette affaire aura-t-elle sur le football féminin ?
Dans le ciel du football haïtien, il fait un temps de chien. À un moment où tous les esprits étaient un peu tournés vers la subvention à hauteur de 500 mille dollars américains octroyés à la Fédération Haïtienne de Football par la FIFA, où d’autres vers cette pandémie du nom de Covid ravageant sauvagement des vies, est apparu cet article du Guardian qui vient ajouter un peu d’huile sur le feu.
Accusations et Réactions
La nouvelle est tombée comme un coup de cravache sur le dos d’un cheval et s’est rependue comme une trainée de poudre. Le n°1 de l’instance mère du football ici en Haïti, fait face à de graves accusations, celui d’avoir abusé de certaines jeunes joueuses, a révélé le journal The Guardian. En effet, le sujet fait objet de grand débat et tant d’organismes féminins en Haïti se sont déjà positionnés sur ce dossier tout comme le youtubeur français, Romain Molina, croyant fermement, que cette pratique doit toucher à sa fin et dit avoir des preuves pour soutenir les victimes et poursuivre l’accusé jusqu’à son dernier retranchement.
Dadou doit se mettre à l’écart
Sur ce terrain, il n’y a pas que l’image de l’homme fort du cartel héritage qui est en jeu, celui de la Fédération Haïtienne de Football, autrement dit du sport haïtien est bel et bien remis en cause. Pendant que nombreux espèrent que lumière soit faite. Des personnalités comme le sénateur Patrice Dumond et l’ancien député Gary Bodeau pour ne citer que ces deux, conseillent vivement à Yves Jean-Bart de se mettre de côté en attendant la conclusion de l’enquête.
Dadou a porté plainte
Président depuis une vingtaine d’années consécutives, ce dernier rejette toutes ces accusations tout en ajoutant être victime d’un complot orchestré par d’anciennes joueuses. D’autre part, accompagné de son avocat, Me Stanley Gaston, il a porté plainte contre X, pour diffamation et injures ce lundi au tribunal de première instance de la Croix-des-Bouquets.
La justice fait son apparition
Lors d’un point de presse, le porte-parole adjoint de la police, à savoir Gary Desrosiers a annoncé que la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) a déjà débuté son enquête là-dessus. D’un autre coté, l’appareil judiciaire sur le sol dessalinien se met en branle puisque le docteur Yves Jean-Bart est attendu au parquet de la Croix-des-Bouquets ce jeudi pour répondre de ces accusations.
Qui payera les pots cassés ?
Somme toute, si les deux parties sont à couteaux tirés, les séquelles seront considérables. La victime dans tout cela restera le football féminin qui se trouvait sur de bons rails. Il avait pris un bon élan. Les deux dernières années en regorgent des preuves palpables dont une participation à la coupe du monde des moins de 20 ans en 2018. Avec cette vague, on va peut être passé à côté des meilleurs talents dans les années à venir étant donné que certains parents seront plus retissant quand il s’agira de laisser leurs fillettes franchir le seuil du centre FIFA Goal. Ici, on aura affaire à des parents bercés par le doute et protecteurs qui n’aimeraient jamais que le nom de leur fille soit associé à des dossiers qui porteront atteintes à leur personnalité. De quoi sera donc fait l’avenir du football féminin au terme de cette affaire ?
Coupable ou non, quand le doute apparaît sur le plancher, la confiance prend la fuite. La confiance, une fois, qu’elle se perd, elle est quasiment impossible d’être regagnée.