Par Gary Eliézer
Au terme d’une campagne de CFU Championship aboutie, le Violette a mis son âme pour remporter cette 24e édition de ce championnat caraïbéen de clubs pour valider directement son billet pour la Ligue des champions. Un succès mérité servant d’un tremplin pour un football haïtien en mal-être depuis des longs mois.
Après les scandales d’abus sexuels au sein de la Fédération Haïtienne de Football (FHF) et les sanctions de la FIFA, la pandémie de Covid-19, le dernier coup avec l’insécurité généralisée où les gangs armés font la loi, il n’y a désormais plus Fédération active, plus de comité de Normalisation s’il y a un c’est peut-être « dénormalisation » ni un championnat national pour les clubs de D1, D2 et D3.
Pour se rendre en République dominicaine pour jouer cette édition, le Violette avait dépensé deux fois plus voire trois fois car tous les moyens de se préparer étaient réduits, le club centenaire a abandonné son terrain d’entrainement habituel pour se refugier ailleurs et au menu : des tournois amicaux notamment la Super Coupe d’Amani-Y, organisée au dernier moment par le président de l’Arcahaie, Jean Leonard Tout-Puissant dit Izolan pour la préparation.
Des déplacements limités dans un pays où chaque espace est dirigé par un chef de gang qui, à travers sa troupe, rançonne, pille, tue tous les résidents sans exception s’ils n’ont pas la possibilité de quitter le pays au contraire du temps où les parcs étaient bondés de monde chaque weekend pour assister ce même Violette avec ce même groupe de joueurs qui a gagné le championnat national.
Aujourd’hui, le football haïtien est moribond il n’y a absolument aucune chose qui attire les mordus vers un ballon, une sélection nationale divisée avec une bataille entre sélectionneur, Jean Jacques Pierre et des joueurs cadres dirigés par Duckens Nazon, ce dernier écarté définitivement par le Léoganais alors que la Ligue des nations arrive dans moins de deux semaines.
C’est dans cette situation que le Violette a remporté la CFU Championship sans oublier d’autres péripéties administratives qui certainement vont être considérées comme mineures en ce moment. La victoire du Violette est un signal pour montrer que le football haïtien reste vivant mais pour combien de temps encore si tout reste ainsi?