La sélection haïtienne des moins de 17 ans s’est frottée aux meilleures équipes de sa catégorie lors de ce Mondial 2025, et le constat est sans appel, les petits Grenadiers n’ont pas le niveau pour espérer de meilleurs résultats. Une autre preuve que le football se construit sur le long terme, et non sur quelques mois de préparation.
Avant la dernière phase des éliminatoires de la Coupe du Monde U-17, on louait les méthodes d’Eddy César et de son staff, qui misaient beaucoup sur l’aspect physique lors de la préparation de leurs poulains sur les pelouses de Saint-Louis de Gonzague. Force est de constater qu’en février 2025, cette stratégie a porté ses fruits au Guatemala, quand les petits Grenadiers sont allés disputer les qualifications de la zone Concacaf pour le Mondial U-17.
En trois matchs, les joueurs haïtiens ont maîtrisé leurs adversaires sur les plans technique, tactique, et surtout physique. Une victoire 5-0 sur Saint-Vincent-et-les-Grenadines pour commencer, un second succès contre Antigua-et-Barbuda (3-0), puis une leçon d’humilité aux joueurs Guatémaltèques pour boucler une campagne parfaite (2-0).
Avec un bilan de 10 buts marqués en trois rencontres, sans en encaisser un seul, les bleu et rouge ont arraché leur qualification avec la manière, tous les rêves étaient donc permis pour la suite.
L’avant Qatar
La qualification en poche, Eddy César et son staff ont concocté une préparation en trois phases pour les joueurs, l’idée étant d’être prêt pour la Coupe du Monde. Entre le 15 juillet et le 31 octobre 2025, les petits Grenadiers ont fait leurs gammes en Haïti, au Jamaïque et en Espagne. Trois mois et demi de travail qui devaient permettre à la sélection haïtienne d’au moins faire mieux que les générations précédentes.
À l’approche du premier match des Haïtiens contre l’Égypte, l’euphorie était à son comble, fans et suiveurs avaient confiance en l’équipe pour bien figurer sur le sol qatarien. Mais sur le terrain, l’écart de niveau a vite remis nos joueurs à leur place.
Un cruel retour à la réalité
Défaite 4-1 par les Égyptiens, la sélection haïtienne a pris une raclée contre l’Angleterre (8-1), puis s’est de nouveau inclinée face au Venezuela (4-2). Bonne dernière de sa poule avec zéro point, Haïti n’a pas fait le poids.
Dans l’intensité physique, la concentration lors des 20 premières minutes, l’efficacité devant le but et l’organisation défensive, les protégés d’Eddy César n’ont pas été à la hauteur et ils l’ont payé cash.
Certains éléments ont quand même proposé de belles choses, à l’image de Miguel Joseph, Medinel Zamor, Woodson Félix, Franco Celestin et Nikolai Pierre. Mais le tout fut insuffisant pour espérer mieux, malgré de très belles séquences dans les sorties de balle.
Retour aux fondamentaux du football
L’expérience vécue par l’équipe haïtienne au Qatar démontre une nouvelle fois que le football doit être pensé sur le long terme. C’est en octobre 2024, soit à peine environ un an avant la compétition, que la Fédération a lancé un stage de détection afin de monter une équipe. Un vrai problème quand on sait que les autres nations qualifiées pour le Mondial n’avaient qu’à piocher parmi les meilleurs éléments qu’ils ont à disposition dans leurs académies.
En Égypte par exemple, des écoles de football se comptent par milliers, et ils accueillent des jeunes talents dès leur 6 ans d’âge. Des catégories U-9 jusqu’au U-17 donc, chaque jeune a le temps de maîtriser les bases du football. Pour les pays, il y a qu’à sélectionner les meilleurs pour constituer une équipe, et non organiser un stage de détection à la va vite.
Les académies de football sont là pour inculquer de la discipline et de la rigueur tactique aux joueurs, ce qui manque cruellement aux Haïtiens en dépit de leurs facultés techniques naturelles.
Ces mauvais résultats sont donc logiques, car les autres 47 nations qualifiées ont misé sur la continuité pour progresser, tout en faisant de lourds investissements dans le sport afin d’améliorer leur rendement sur la scène mondiale.
La nécessité d’investir dans le foot
Haïti regorge de jeunes voulant embrasser une carrière footballistique, mais les infrastructures manquent cruellement. Le progrès passera par des investissements colossaux, la création d’académies de football et de compétitions juvéniles, sans compter la formation des entraîneurs.
Sans de tels efforts, l’échec est la seule vérité qui attend nos différentes sélections dans les moments fatidiques, car le talent seulement ne suffit pas à soulever des montagnes, il faut planifier sur le long terme.

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