Pour se rendre en Allemagne avec le même esprit de compétition de la campagne de qualification de la CONCACAF, la sélection haïtienne se lança dans une série de tests amicaux. Dans cet ordre d’idée, la CONMEBOL fut ciblée avec ses champions du monde brésiliens et uruguayens, sans oublier le Chili, 3e de la dernière Copa America. Pour commencer, en mars 1974, la Celeste débarqua à Port-au-Prince dans l’optique de disputer 2 rencontres. Si la première tourna en sa faveur (1-0), l’autre s’est soldée par un nul vierge. Et c’est de ce score de parité qu’on va en parler à travers notre Rubrique.
À la fin de l’année 1973, le Onze national créa la sensation en devenant la meilleure équipe de la CONCACAF. Sur 14 participants, les Haïtiens arrachèrent l’unique ticket pour la Coupe du monde en Allemagne. Emmanuel Sanon, véritable chasseur de buts, fit trembler 11 fois les filets des adversaires durant ce parcours qualificatif inoubliable, semé d’embuches. Éclipser les mastodontes de la zone fut une belle revanche à ce moment, mais aller à l’encontre des meilleures sélections mondiales resta le plus difficile à faire. Le sélectionneur Antoine Tassy et la FHF partagèrent l’avis d’affronter, dans le cadre de la préparation, de gros cadors qui allaient participer également au tournoi de la FIFA, puisqu’après le tirage au sort ce furent l’Italie, l’Argentine et la Pologne qui avaient été choisies pour accompagner l’équipe nationale en phase de groupe.
5 matchs de préparation, 3 adversaires de taille !
Pour huiler les mécanismes après s’être installé sur le toit de la CONCACAF, le Onze national s’est mis à gamberger. Se qualifier pour une phase finale de la Coupe du monde n’est pas permis à tout le monde. Antoine Tassy qui rêva de jouer cette compétition en tant que joueur, avait plutôt le mérite d’avoir conduit cette génération dorée en Allemagne de l’Ouest. Ses protégés se préparèrent sérieusement pour la venue de la sélection uruguayenne au pays pour disputer les deux matchs amicaux. La Celeste, championne en titre de la Copa America (1967), remporta le premier test (1-0) grâce à un but sur pénalty de Fernando Morena le 23 mars 1974. Deux jours plus tard, Tom Pouce, Henry Francillon et les autres Grenadiers allèrent prouver qu’ils firent bien partie des 16 meilleures nations footballistiques au monde en accrochant (0-0) les hommes de Roberto Porta.
Sous l’arbitrage du Jamaïcain José Lorentz, les deux formations n’arrivèrent pas à se départager. Antoine Tassy aligna ce jour-là ses cadres, puisqu’il s’agissait d’un match important. Henri Françillon, Pierre Bayonne, Ernst Jean-joseph, Wilner Nazaire, Arsène Auguste, Eddy Antoine (Gilles 45e), Philippe Vorbe (Fritz Léandre 45e), Tom Pouce, Guy Saint-vil, Claude Berthélemy (Guy François 45e) et Emmanuel Sanon; telle fut la composition du Onze national. Du côté des Uruguayens, on retrouva : Gustavo Fernández, Mario González, Walter Olivera, Juan Masnik, Mario Zoryez, Walter Mantegazza, Alberto Cardaccio, Juan Ramón Silva, Richard Forlán et Fernando Morena.
Après avoir affronté à deux reprises l’orgre uruguayen, l’équipe haïtienne allait sombrer face au Brésil (0-4) en avril, toujours en amical, puis le Chili (0-1) lors d’un premier match. Le 2e rendez-vous contre les Chiliens fut le dernier dans le cadre des préparations pour le Mondial; il s’est soldé par un triste nul sans but au Stade Sylvio Cator le 26 avril 1974.