Les dernières saisons en championnat national de D1 n’ont pas trop souri aux buteurs car les meilleurs artificiers sur une saison n’ont pas dépassé une moyenne importante en réalisation mais bien que cela puisse paraître une exception à la règle, la saison 2001 a vu une lutte acharner entre deux goleadors qui ont combattu jusqu’à l’ultime minute de l’ultime journée de l’exercice pour le titre suprême de meilleur buteur. Retour sur ce choc entre ces 2 attaquants dans ce 48e numéro de…. Et si l’on remontait.
Le 20 octobre 2001, l’attaquant du Fica, Golman Pierre, décrocha le trophée de meilleur buteur du championnat national avec un chiffre record, inégalé jusqu’à présent de 24 buts inscrits en 29 matchs et du même coup, Fica profita de l’occasion pour remporter son 5e titre national à l’issue d’une victoire (6-3) face au Tempête lors de cette dernière journée de la D1. Cependant, la route menant à cette consécration pour Golo, est bien plus intéressante que le titre même.
Au sommet de leur art, dirais-je comme toujours, Golman Pierre, âgé de 30 ans et Jean Rebert Menelas (28 ans) à l’époque, ont été spectaculaires et très tranchants durant cette saison de 2001 qui a débuté le weekend 11-12 et 13 janvier. Des performances titanesques de ces messieurs qui ont rendu sublime cette saison avec également d’autres bons candidats comme Pierre Roland Saint-Jean, le bresilien, Leandro Mensao, Eliphène Cadet voire, Paulson Valcin dit Cubillas qui était à sa dernière année de sa carrière; mais personne n’avait la précision et la régularité de Golo et du fils de la Gonâve.
Avec une saison un peu mitigée vu le statut du club à l’époque, le Roulado de la Gonâve avait dit adieu au titre depuis quelques journées avant le terme ce qui était bien différent pour le Fica qui se battait jour et nuit dans un duel à distance avec le Violette et le Baltimore pour le graal. Faisant partie des meilleurs pions de la fière colombe, Golman avait pour mission de tout donner pour offrir la coupe à son club ; tandis que Jean Rebert Menelas n’avait pas d’autre objectif que chiper la place de meilleur réalisateur.
Ils ont affolé les compteurs. Pourtant, ils ont commencé la saison de la même manière en restant muet lors de la première journée, mais dès l’apparition du weekend 2, ils ont montré leurs griffes. Golman a déclenché contre Amateur de Cité Soleil et Jean Rebert face au Racing FC sur un penalty et ce n’était qu’un début. Même si pour la série aller, on reprochait à Menelas que ses buts n’étaient pas trop importants vu que la majorité était inscrite sur penalty d’ailleurs, la relation du buteur gonavien avec l’exercice par défaut aux 11 mètres, était en bonne coalition car le numéro 7 du club jaune noir avait marqué 6 penalitys parmi ses 8 premiers buts de la saison.
Mais Golman n’avait pas besoin de pénalité, sa tête était comme toujours son principal atout comme un doublé de la tête qu’il avait réalisé face au Violette sur deux centres de Roosevelt Désir lors de la 9e journée (défaite 2-3). À la fin de la série aller (15 journées), les deux hommes menaient déjà la danse avec respectivement 12 et 8 buts dont l’avantage pour le natif de Marchand Dessalines.
Entre la 16e et la 24e journée, le duel allait s’intensifier mais Golman avait toujours gardé sa place de leader bien que devenu très menacé. D’abord Menelas avait réduit l’écart à 2 grâce à un doublé contre Amateur et un autre but contre Tempête respectivement à la 18e et 19e journée. Cependant à la 21e levée, Golman avait collé deux buts à l’Aigle Noir pour passer à 16 unités pendant que dans le même temps, Jean Rebert lui, avait mis 3 dans les filets du Violette pour passer à 15. Mais écoute, la réponse de Golman n’a pas pris du temps, prochain weekend, un triplé aussi pour lui pour prendre le large (19 buts). Dynamite peut en témoigner !
Deux journées plus tard, Jean Rebert Menelas avait mis un autre triplé dans une rencontre face à l’Aigle Noir pour réduire l’écart de nouveau à 1 but (18 buts, 24 journées). À la 25e, les deux fers lance ont marqué et ça passe à 20 et 19 buts mais Menelas allait finalement rejoindre Giolman et ce, dans le face à face comptant pour la 26e journée. Le Roulado s’était imposé (3-0) face au Fica avec une réalisation du numéro 7 gonavien. La suite reste la même les deux joueurs continuent à faire trembler les filets. Au-delà des statistiques impressionnantes (22 buts chacun a deux journées de la fin), les deux joueurs fascinent (dribbles, classe, tête, feinte, etc.). À chaque fois qu’ils prennent le ballon, il se passe quelque chose et au Cap-Haïtien c’est le correspondant de Radio Galaxie, Jacques Silfraint qui vous disait tout: “Golo make ti grenn gòl la” de même pour le chroniqueur gonavien, qui reporte les actions de Menelas avec l’oreille bien branchée de défunt journaliste statisticien, Michel Giraud qui collecte les données.
21 octobre 2001, l’ultime bataille !
L’affrontement à distance de ces deux ex-Grenadiers à la dernière journée faisait couler beaucoup d’encre puisqu’ils n’avaient pas marqué à la 29e levée: chacun 22 buts, d’un côté Menelas et sa bande se déplaçaient à Leogane pour affronter le Cavaly et Golman et ses coéquipiers à Saint-Marc pour y jouer le Tempête. La course pour le titre de meilleur réalisateur cette saison s’était jouée jusqu’à la dernière minute. Lorsque au Parc Gérard Christophe, Jean Rebert Ménélas a donné l’avantage au Roulado (1-0), d’aucuns ont cru que le trophée de meilleur buteur se dirigeait vers la Gonâve mais, c’était sans compter avec Golman Pierre qui s’est jetté à l’attaque pour marquer deux 2 buts en moins de 15 minutes (58e et 72e) contre Tempête. La fin de l’histoire vous la connaissez, Golman termine en tête du classement (24 réalisations) et Jean Rebert Menelas (23). Pierre Roland Saint Jean du Baltimore (18 buts), a complète le podium.