Impossible de l’oublier tant la perfection a été approchée par Monès Chéry ce jour-là. Le 11 juillet 2009, il y a 10 ans, en phase de poule de la 10e édition de la Gold Cup aux USA, le Grenadier a réalisé un but sublime face à la Team USA qui a arraché le nul de justesse (2-2). À travers la 7e sortie de notre rubrique, “Et si l’on remontait ?”, on vous propose de revivre ce match épique, un an après que le Onze national, non qualifié pour cette compétition, a été choisi pour remplacer Cuba, 4e de la Coupe caribéenne 2008 mais contraint d’y participer.
Chaude soirée à Massachusetts en ce 11 juillet 2009. 3 jours après avoir battu la Grenade (2-0) pour sa première participation avec des réalisations de Fabrice Noël et James Marcelin, la sélection haïtienne qui ratait son entrée en lice contre le Honduras (0-1), avait l’équipe américaine dans le viseur. Une rencontre ultra importante pour le Onze national qui devait s’imposer pour espérer les quarts de finale. Ayant toujours la grinta face aux cadors de la zone, nos Grenadiers ont promis une partie à haute tension. Et ils l’ont fait…
La composition de l’équipe haïtienne ce jour-là:
Jean-Zéphirin Dominique (GK) – Frantz Bertin, Bruny Pierre Richard (C), Judelin Aveska, Frantz Gilles – Ednerson Raymond, Monès Chéry , James Marcelin, Vaniel Sirin – Fabrice Noël (remplacé par Abel Therméus 78e), Léonel Saint-Preux (remplacé par Marc-Aurel Sampeur 84e).
Sélectionneur: Jairo Ríos Rendon (Colombien)
Au Gillette Stadium devant 24 137 spectateurs, on a eu un début de rencontre à cent à l’heure et à la 6e minute de jeu, Davy Arnaud ouvrait la marque pour les Américains. Bruny Pierre Richard et ses coéquipiers ont tout donné pour rétablir le score mais ont dû se diriger vers le tunnel avec ce déficit d’un but. Le message du technicien colombien Jairo Ríos Rendon à la pause était sans doute de ne pas courber l’échine. Une minute après que l’arbitre costaricain Walter Quesada redonnait le signal, Vaniel Sirin égalisait de la tête pour la sélection haïtienne. Il faut dire qu’il a été bien servi par Léonel Saint-Preux qui a fait un bon jaillissement sur le flanc droit pour étourdir Jay Heaps avant de centrer. Désireux de gagner ce match, les champions de la Coupe Caraïbe 2007 ont continué à se créer des occasions. Et 2 minutes plus tard, Monès Chéry allait s’offrir un but d’anthologie. Alors que Jay Heaps a mal dégagé, le ballon s’est dirigé vers le milieu de terrain du Racing Club Haïtien qui contrôlait et reprenait instantanément du droit. Cette demi-volée incroyable qui a surpris Luis Robles le portier américain, a permis aux siens de mener (2-1). Suite à ce bijou, les médias américains ont vite affirmé que la sélection nationale restait la dernière de la Caraïbe à vaincre les Yankees sur leurs terres et cela remontait en 1970 lors des qualifications pour la Coupe du monde de cette année, (0-1) à San Diego.
La sélection américaine avec 6 points après deux victoires contre respectivement la Grenade (4-0) et le Honduras (2-0), allait faire face à un adversaire difficile à jouer. Un mauvais gorgeon pour les hommes de Bob Bradley. Les minutes commençaient à s’écouler et la pression augmentait. À la 78e minute, Abel Therméus a remplacé Fabrice Noel coté haïtien. 6 minutes plus tard, Marc-Aurel Sampeur entrait à la place de Léonel Saint-Preux. Incapable de contrecarrer les assauts nord-américains, les Haïtiens ont fini par craquer aux temps additionnels en concédant un but de Stuart Holden qui réalise une frappe imparable pour Jean-Zéphirin Dominque, (90+2). Score final (2-2). Avec ce score de parité les Grenadiers terminaient comme meilleur 3e de ce groupe B avec 4 unités derrière les USA (7 points) et le Honduras (6 points) avant d’être humiliés (4-0) par le Mexique en quart de finale.
Le but de Monès Chéry devenu viral et reste dans les kiosques de la CONCACAF !
En 2015, la CONCACAF a choisi de compiler les meilleurs buts de l’histoire de sa compétition reine. 32 réalisations ont été choisies parmi lesquelles le bijou de Monès Chéry. Le Grenadier avait beaucoup de concurents aux suffrages comme David Fleurival (Guadeloupéen), Stuart Holden (Américain), Celso Borges et Walter Centeno (Costaricains). Après plusieurs phases, il ne restait que deux buts: celui du joueur haïtien et le coup de maître du Guatémaltèque Javier Del Aguila. Le Centraméricain a eu raison sur Monès Chéry en finale, mais sa demi-volée reste dans les annales du football de la zone en étant classée en 2e position sur les 15 éditions de la Coupe d’or.