Par Childo Geffrard
Arrivée en janvier à l’équipe féminine du SC Montpellier Hérault comme Janice Cayman et Stina Blackstenius, l’internationale haïtienne Nérilia Mondésir, peu connue sur la terre de Didier Deschamps, n’a pas mis du temps à exposer son talent de quoi être encensée par les Pailladins, surpris par ses performances de haut vol , qui n’ont pas hésité à la mettre en valeur.
Née à Quartier Morin et cadette d’une famille de cinq (5) enfants (Une sœur et 3 frères), Nérigol comme on la surnomme, a grandi avec un ballon dans les pieds et semble être mise au monde pour briller dans ce sport.
« Au départ je faisais du judo mais parallèlement j’ai toujours fait du foot depuis toute petite (rires), Je jouais avec les amis, plutôt des garçons d’ailleurs car il n’y avait pas beaucoup de filles qui pratiquaient le foot. Un jour, un entraîneur m’a repérée et je me suis exclusivement consacrée au ballon rond.»
Enorme en termes de vivacité et dotée des qualités et prouesses techniques qui lui permettent d’éliminer facilement des adversaires, elle a la manie de faire du ballon son allié. En la regardant en version DVD, l’entraineur des Montpelliéraines Jean-Louis Saez, séduit par son énorme potentiel, lui a alors proposé un essai en juin dernier. Le test fut concluant puis Nérilia a donc intégré l’effectif du MHSC en janvier dernier. Pour elle, le succès n’est pas tombé du ciel mais pour y arriver, il faut faire preuve de laboriosité. On se souviendra longtemps de son titre de meilleure joueuse au tournoi organisé aux Îles Caïmans où elle a également obtenu le titre de soulier d’or (meilleure buteuse).
« Je n’ai pas hésité une seconde car j’ai toujours voulu être professionnelle et faire du football mon métier. Je suis très contente d’être ici et je travaille dur pour être la plus performante possible. »
La Grenadière s’impose déjà au sein de l’équipe U19 du MHSC avec laquelle elle a inscrit 5 buts depuis son arrivée. Elle découvre également peu à peu la D1 féminine en entrant en cours de jeu face à Domont en Coupe de France et elle a fait ses premiers pas en championnat la semaine dernière à Guingamp. Nérigol a été sincère dans sa réponse lorsqu’on lui a demandé quelles sont les plus grosses difficultés et les différences entre ce qu’elle a connu jusqu’ici et son nouveau championnat.
« Je ne sais pas, la vitesse peut-être car ici les joueuses sont plus rapides, mais au-delà de ça, je ne peux pas dire que c’est difficile le foot, car pour moi ça reste un jeu,» Un sport qui l’a emmenée à presque 8000 kilomètres de sa famille. Il n’y a pas de quoi se prendre la tête bien qu’elle soit timide car on a affaire à une fille qui semble savoir où elle veut aller.
« J’ai été très bien accueillie ici, tout se passe très bien, le froid est un peu surprenant au départ car dans mon pays il fait très chaud mais je m’y habitue peu à peu. Concernant l’éloignement avec les miens, c’est un peu difficile, je ne vais pas les nier, mais il faut souffrir pour y arriver. Je voulais devenir footballeuse professionnelle que ce soit en Europe ou aux USA, j’ai eu de la chance de venir ici et je vais tout donner pour progresser et apporter le maximum à mon nouveau club. Je suis très heureuse d’être ici.»
Consciente d’être une joueuse incomplète, la fille de 18 ans promet de se soigner afin d’afficher le meilleur visage possible.
« Je dois encore progresser pour caler les ballons et dans le jeu de tête, et Jouer le plus possible pour marquer des buts. Je vais donner le meilleur de moi-même pour avancer. » Espère-t-elle.
A noter, Nerilia Mondesir est une fan des quintuples ballon d’or Marta et Lionel Messi. Elle est la seule représentante de sa sélection A en Europe. Sa présence apporte une solution supplémentaire dans le secteur offensif de l’effectif des Pailladins. Une chose qui est sure, Nérigol n’a pas fini de faire parler d’elle…