Par Benson Petit-Clair et Childo Geffrard
Le joueur haïtien de 22 ans, Woodensky Marlet Cherenfant a quitté le FICA et le championnat national de D1 l’an dernier pour rejoindre le FC Cibao en République Dominicaine. Après dix (10) mois en terre voisine, Babalito comme on le surnomme, s’impose jusqu’à devenir un rudiment important dans les dispositions tactiques du coach d’origine espagnole, Albert Benaiges Sala.
Le weekend dernier, le Grenadier a marqué un but qui est l’un des plus rapides de la Liga Dominicana (fondée en 2015), à la première minute de jeu contre l’Atlético San Cristóbal dans le cadre de la 2e journée, et ce, avec la manière en réalisant une roulette efficace pour éliminer deux adversaires avant d’enrouler une frappe pour permettre à son équipe de gagner (1-0). Un bijou qui, sans aucun doute, restera dans les annales.
Dans une interview accordée à Haiti-Tempo mardi soir, l’ancien joueur du FC Tempête nous parle de son but d’anthologie qu’il prenait un malin plaisir à réaliser étant enfant, ses non-convocations et a essayé de comparer le championnat haïtien où il a laissé des traces avec les ”Djo Kannel” à celui des Quisqueyanos.
”Comme tous les footballeurs haïtiens et dans le monde, je souhaite vêtir le maillot de ma sélection. On a fait appel à moi quelques rares fois en équipe sénior mais je n’ai jamais eu la chance de jouer. Je souhaite être là mais l’entraîneur convoque ceux qui sont dans ses plans. Il y a de bons joueurs haïtiens évoluant en Haïti et à l’étranger, on ne peut pas faire appel à tous. C’est une force et une motivation pour moi de voir les réactions des fans et les médias quand mon nom n’y figure pas à chaque convocation. Quand le public vous réclame, cela dit que vous faites du bon boulot. Cela me motive davantage, je ne relâcherai pas, je crois au talent que j’ai, je continuerai à taffer avec la discipline pour parvenir à des bons résultats. Pour ceux qui réclament ma présence, je dois vous dire que j’aimerais bien être là. Bonne chance à la sélection ! ” a-t-il déclaré avant de parler du but incroyable qu’il a marqué le weekend écoulé.
”Je suis très ému en regardant mon but. Ces genres de choses je les ai réalisé quand j’étais petit parce qu’à ce moment ces gestes ont été mon délire. J’étais du genre à ne pas être trop sérieux. Ce bijou me fait revivre beaucoup de choses que j’ai vécues dans le passé. Je peux vous assurer qu’actuellement sur ma page Facebook, il y a beaucoup de commentaires et messages de félicitations. Cela prouve que mes fans sont toujours derrière moi. Je travaille dur pour leur procurer du plaisir.”
Vous êtes à votre deuxième saison chez les dominicains, comment voyez-vous leur ligue par rapport à la nôtre ?
“Ce sont deux ligues différentes. Ce que nous avions davantage en Haïti, c’est le talent, mais à présent je peux dire le contraire puisque mon club est allé s’imposer et arracher une qualification au Stade Sylvio Cator. Une raison convainquante pour prouver que le championnat haïtien n’est pas au même niveau qu’ici. Les talents dont je viens de parler ne sont plus d’actualité puisqu’il y a beaucoup d’expatriés aujourd’hui mais ici on a un championnat bourré de talents, on a des sud-américains, des haïtiens et des dominicains très techniques. Sur le plan économique et logistique c’est encore mieux. Les supporters viennent assister en foule aux matchs, il y a de bons terrains, les télévisions diffusent les rencontres. On peut revivre les matchs chez soi dans la soirée. Si on regarde ce but que je viens de marquer, j’en ai réalisé plusieurs beaucoup plus splendides en Haïti mais je n’ai pas pu les trouver et les regarder. Alors ce sont des différences pour moi, ce n’est pas le fait que je suis en République Dominicaine mais en réalité, le foot haïtien perd son niveau.” conclut-il.