Par Gary Eliézer
La salle de conférence du Stade Sylvio Cator a été le théâtre d’un événement majeur organisé jeudi par le groupe Valoben Marketing Agency qui a réalisé un débat sur l’absence des fanatiques dans les gradins des parcs et stades de la zone métropolitaine lors de matchs de football du championnat national, avec la présence d’un économiste, d’un sociologue, l’ancienne gloire, Ernso Laurence et des nombreux journalistes qui ont pris part dans ce forum qui a duré plus de 3 heures.
Avec et au tour de la table de cette conférence- débat, Valory Pachoute, Benito Sinord, les deux initiateurs de cet événement, l’économiste, James Louis, le journaliste Bermhan Gay, l’ancien international, Ernso Laurence et le sociologue, Mackendy Jean, chacun a apporté ses explications sur ce problème qui traverse le football de la capitale depuis plus de 10 ans.
Dans son intervention d’une trentaine de minutes, le journaliste senior, Bermhan Gay a mis l’accent sur le rôle des journalistes sportifs dans la promotion du football, le co-propriétaire de l’Isnac plaide pour une presse engagée et impliquée dans le sport national pour encourager beaucoup plus de fans à venir aux stades. “La mission première d’un journaliste sportif dans un pays est d’assurer la promotion du sport national, on ne peut pas se passer du foot étranger mais c’est à nous de promouvoir nos athlètes, chacun doit apporter son grain de sable dans la promotion,” a-t-il argué.
Par ailleurs, l’ancienne gloire et l’actuel directeur du Parc Sainte Thérèse, Ernso Laurence a fait le tour d’horizon de la question en faisant d’abord une comparaison entre sa génération et celle d’aujourdhui. “Il faut améliorer la qualité de nos footballeurs, le football est synonyme de spectacle, de performance, de compétition permanente, dans le temps un Zenith – Aigle Noir attirait la grande foule mais aujourd’hui ce n’est plus le cas, tout doit se faire par la formation, Beaucoup de joueurs ont directement intégré la première division sans passer par les catégories jeunes,” a-t-il expliqué.
“Aujourd’hui chacun a sa part de responsabilité, l’État, les mairies, la FHF, le MJSAC, les clubs, les écoles de foot. Comment se fait-il qu’il n’ y ait aucun championnat de jeunes au pays? Il n’y a plus de compétition communale, régionale Interscolaire, tous ces manques contribuent à cette perte d’affluence dans la zone métropolitaine,” a-t-il conclu.
L’économiste, James Louis a situé le problème sur 3 variables qui sont l’environnement financiers des clubs de la capitale, la valeur perçue et l’événement: “Tout se passe par la relation de l’offre et la demande, autant qu’il y ait une bonne qualité de jeu c’est autant qu’il y aura plus de spectateurs dans les stades et ça incitera des investissements du secteur privé pour que l’environnement soit favorable puisque le consommateur veut un produit qui lui procure une certaine satisfaction,” martèle-t-il.
De son côté, le sociologue, Mackendy Jean a surtout parlé de l’évolution de la société haïtienne pendant ces derniers temps, faisant référence à la musique qui prend l’ascension sur le football et propose un mariage entre ces deux qui pourrait ramener un public suffisant au stade.
Noter qu’aucun dirigeant de club n’a pris part à cette conférence-débat et ce, malgré les invitations de deux mousquetaires de Valoben Marketing Agency, à savoir Valory Pachoute et Benito Sinord qui, selon leurs dires, comptent continuer avec ces gens d’initiatives car la situation est alarmante.