Le mois d’octobre s’annonce crucial pour Haïti, qui disputera deux matchs très importants dans le cadre de sa campagne de qualification pour la Coupe du Monde 2026. Alors que les Grenadiers cherchent à retrouver une stabilité défensive et à poser les bases d’un projet de jeu cohérent, une question tactique mérite d’être posée : et si Haïti optait pour une défense à trois ? Et si c’était là le prochain virage tactique de la sélection haïtienne ?
On a parfois tendance à minimiser ce système, le contraste comme dépassé à l’ère du football moderne. Pourtant, de nombreux entraîneurs ont connu du succès en l’utilisant. C’est le cas de Gareth Southgate avec l’Angleterre à l’Euro 2021, de Xabi Alonso avec le Bayer Leverkusen, de Simone Inzaghi à l’Inter Milan, ou encore plus récemment d’Oliver Glasner avec Crystal Palace.
Compte tenu de la qualité des joueurs à disposition et de leur statut en club, la défense à trois pourrait offrir de nouvelles perspectives à une sélection haïtienne en quête de solidité. Ce schéma pourrait aider des joueurs clés comme Ricardo Adé et JK Duverne à mieux performer, offrir plus de solutions à Carlens Arcus, et permettre à Josué Casimir de s’adapter le plus rapidement possible. Ce système a aussi l’avantage de mieux contenir les attaques adverses.
Il exige toutefois la compacité défensive, la largeur assurée par des pistons offensifs, et un milieu de terrain renforcé. Autant d’atouts qui correspondent aux besoins actuels des Grenadiers.
Les lacunes défensives de la sélection sont bien connues. En alignant trois défenseurs centraux, le sélectionneur pourrait consolider un bloc défensif souvent trop friable, surtout face aux adversaires sportifs. Plusieurs joueurs haïtiens évoluent d’ailleurs déjà dans ce registre en club. En plus de Ricardo Adé et Duverne, l’expérience Arcus est habitué à ce type de système, tout comme les nouvelles têtes, Delcroix et Casimir, et même Bellegarde avec Wolverhampton.
Changer de système ne se fait pas du jour au lendemain. La défense à trois exige beaucoup de travail à l’entraînement, notamment dans les déplacements latéraux, la communication entre les centraux et les couvertures. Il faut aussi des pistons prêts physiquement, capable de répéter les efforts pendant 90 minutes, tant en phase défensive qu’offensive. Le staff technique devra donc évaluer si les joueurs actuels sont prêts à répondre à ces exigences tactiques.
À l’heure actuelle, la priorité reste de gagner les deux prochains matchs, mais la manière aura aussi son importance. Si le système à trois est bien pensé, bien travaillé et adapté aux profils du groupe, il pourrait devenir une véritable arme tactique pour affronter les grandes nations de la CONCACAF, mais aussi pour espérer briller lors de la phase finale du Mondial 2026.