Dans le championnat haïtien de première division, les buteurs sont irréguliers d’ailleurs, le nombre de buts qu’ils arrivent à claquer par saison, poussent certains observateurs à conclure que notre championnat est en panne d’attaquant de race. Toutefois, parmi les artificiers, un nom a résonné pendant plusieurs exercices. C’est celui d’André Amy. Passé par le Valencia, le Don Bosco et actuel joueur du Cavaly, ce fer de lance a, en 17 saisons, cumulé les réalisations à tel point qu’il est devenu le 3e joueur à atteindre la barre des 100 buts en élite nationale. Contacté par la rédaction d’Haiti-Tempo, ce vieux briscard nous en dit long sur ses diverses saisons et particulièrement son 100e pion.
HT : Vous avez atteint la barre des 100 buts et vous n’êtes que le 3e à le faire en D1. Maintenant pensez-vous mettre un terme à votre carrière à l’issue de la saison ou comptez-vous battre le record de Golman et Jean Rebert ?
AA : Après ce 100e but en élite nationale, je vais continuer la route. Mon rêve le plus cher en ce moment est de dépasser Golman Pierre et Jean Rebert Ménélas. Je veux partir avec le sentiment d’un travail accompli à savoir planer seul sur le toit des meilleurs artificiers du championnat national. Sinon, après une saison je vais raccrocher les crampons.
HT : Est-ce que vous vous souvenez du premier but que vous avez marqué en championnat national de D1 ?
AA : Mes premiers pas, je les ai faits face au Tempête FC. Je revenais à peine de la Ligue de Léogâne et pour mon premier match, j’ai été titularisé. La partie se tenait à Saint-Marc. À cette époque, c’était une pelouse en terre battue et ce jour-là, j’ai claqué deux buts. On avait l’avantage (2-0) mais les Bel Kolòn ont pu remonter la pente et engrangé un point. Ce qui revient à dire que j’ai commencé à briller face à une grosse écurie (m parèt tou granmoun).
HT : Qu’aviez-vous ressenti à ce moment-là, diriez-vous que vous allez devenir 16 ans après l’un des meilleurs buteurs de tous les temps de cette D1 ?
AA : Chacun se fixe un objectif dans la vie mais le mien n’est pas encore concrétisé. J’y travaille là-dessus. Du moment que je dépasserai Golman Pierre et Jean Rebert Ménélas, mon plus grand souhait sera exhaussé. Chaque attaquant ne vit que pour le fond des filets. Actuellement, j’occupe le troisième rang parmi les meilleurs donc le travail ne va pas s’arrêter là.
HT : Vous êtes un grand buteur du championnat national, mais il y a certainement des moments de disettes comme les saisons de 2011 et plus proche de nous celle de 2019 où vous n’avez pas mis même un but. Comment aviez-vous vécu ces moments en tant que buteur de race ?
AA : Je m’en souviens parfaitement. On le répète souvent, on n’est pas un robot. Il y a des hauts et des bas. Donc, durant cette période le travail était insuffisant. Même dans les grandes familles, ça arrivent à titre d’exemple, Olivier Giroud a disputé la Coupe du monde 2018 sans trouver le chemin des filets. Donc, j’ai mal vécu ce moment. Tous les supporteurs attendaient que je fasse l’essentiel mais à maintes reprises je passais à côté. J’ai appris la leçon, consenti beaucoup plus d’efforts et redémarré du bon pied les prochaines saisons.
HT : Parmi vos diverses réalisations, parlez-nous de celle dont vous vous souvenez le plus ?
AA : Le but que j’ai marqué contre le Victory SC lors du sacre du Cavaly de Léogâne, je ne l’oublierai jamais car toute la cité d’Anacaona était en branle en majeure partie grâce à moi.
HT : Votre dernier mot serait…
AA : Merci à tous ceux qui me supportent et aussi ceux qui ne m’apprécient pas. Quand quelqu’un vous apprécie, cela regorge tant de choses positives de même que ces personnes qui ne me voient pas de bon œil ou qui passent leur temps à me critiquer, cela me permet de prendre beaucoup plus d’élan pour que je puisse travailler d’avantage afin d’essayer de conquérir leur cœur. Mèsi Haiti-Tempo epi kontinye bay atis la lanmou an.
(Propos recueillis par Douby Jean)