Présent sur le sol haïtien le weekend dernier pour participer aux activités organisées par Blessed Hoops, cette dernière qui s’adonne à promouvoir le basketball chez les jeunes en Haïti. Durant sa venue au pays, cette organisation à but non lucrative et basée en Suisse, a eu à travailler avec les coachs affiliés à la FHB et des jeunes des moins de 17 ans. Nous avons eu à notre micro un des membres, l’ancien basketteur français, Frederic Adjiwanou qui nous dit plus dans un long entretien.
HT : Bonjour, parlez-nous un peu de vous ?
FA : Bonjour, je m’appelle Frederick Adjiwanou, je suis Français, ancien joueur de basket.
HT : C’est votre première visite en Haïti ?
FA : Non. C’est pour la deuxième fois, un de mes meilleurs amis qui est comme un frère pour moi est haïtien. Avec lui, j’avais déjà visité Haïti, et étant donné que je suis d’origine togolaise, je sais que le Togo et Haïti sont historiquement liés.
HT : Blessed Hoops, parlez-nous un peu de cette organisation ?
FA : Blessed Hoops est une organisation qui a commencé aux Etats-Unis dans la Ville de New York. C’est un concept, un état d’esprit pour redonner aux jeunes un esprit du futur. Nous avons débuté aux Etats-Unis avant notre développement sur le territoire suisse par le biais des collaborateurs comme Ravi, Simon et Christ qui sont nos représentants là-bas. Aujourd’hui nous avons cette possibilité de venir en Haïti pour pouvoir échanger avec les jeunes et joueurs haïtiens.
HT : Blessed Hoops est-elle composée de joueurs ou d’anciens d’Euro Ligue ou de la NBA ?
FA : Dans notre structure, il y a pas mal de joueurs qui évoluent dans des différents championnats étrangers, par exemple moi, je suis à la retraite, mais dans le passé j’ai joué en Euro Ligue et en équipe de France. Aujourd’hui, c’est vrai que nous possédons des joueurs qui n’ont pas eu la chance d’atteindre le niveau professionnel mais ils ont l’amour et la passion du basket qu’ils retransmettent aux jeunes par le biais de plusieurs camps, des entrainements, matchs etc. et offrir l’opportunité, durant ces camps à certains jeunes de décrocher des bourses d’études dans des écoles américaines.
HT : C’est la première fois que Blessed Hoops organise des camps en Haïti ?
FA : Oui, pour nous, c’est la première fois, nous avons eu la chance d’avoir le support du ministère des sports haïtiens, de la fédération de basket ainsi que de Mr Jeff qui a pu faire le lien entre nous et les institutions haïtiennes malgré la situation sanitaire en Europe.
HT : Vous travaillez depuis quand avec Blessed Hoops ?
FA : Ça va faire un an depuis que je suis avec Blessed Hoops. J’avais participé l’année dernière au camp qui s’était déroulé en Suisse. C’est mon second avec Blessed Hoops. Cette fois, c’est en Haïti et j’espère que ce ne sera pas le dernier.
HT : Votre première impression sur la journée de travail avec les jeunes de moins de 17 ans ?
FA : Clairement, ce sont des jeunes qui ont soif et faim de formation. À travers cette journée, on a pu voir qu’il y avait des lacunes sur certains exercices. Bien sûr, il y a un temps d’information et d’adaptation et personnellement, il y a un gros potentiel en Haïti. Ce sont des jeunes qui écoutent et qui sont disciplinés et cela est très important. Ils sont conscients qu’ils ont une opportunité à travers cette initiative, je suis très content et j’espère réaliser de nouvelles éditions.
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HT : Les jeunes haïtiens peuvent espérer quoi de Blessed Hoops?
FA : Aujourd’hui déjà, avant d’espérer, ils peuvent compter sur nous sur le fait que nous voulons vraiment aller sur le long terme et faire durer cette initiative à partir de ce moment-là. Je pense que c’est nous qui porterons nos espoirs en eux et ce sont eux qui ont la clé de la réussite par leur détermination, leur résilience et leur motivation.
HT : Un mot pour ces jeunes avec le contexte actuel du pays, la crise, l’insécurité…!
FA : Avec la situation actuelle du pays, il est difficile de vouloir se projeter quelque chose mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que de nos jours le sport véhicule des valeurs et ces valeurs là, sur un terrain de Basket comme sur un terrain de foot ou sur un terrain de tennis. Ces valeurs sont : l’esprit d’équipe, travailler les uns pour les autres et de se battre pour les mêmes objectifs. Donc, je pense aujourd’hui, malgré la situation, ces jeunes doivent trouver ce côté d’évasion et d’espoir et de vision sur le futur. Donc si nous pouvons ouvrir des ponts pour qu’ils puissent justement s’en sortir, on va faire tout ce qui est en nos pouvoirs pour y arriver, et cela ne dépend pas que de nous.