Pour ces Jeux Olympiques Paris 2024, la délegation haïtienne comptait dans ses rangs sept atlèthes. Tous sont déjà éliminés dans leurs disciplines respectives, la longue période de disette se poursuit donc car depuis la médaille d’argent remportée par Sylvio Paul Cator en 1928, le palmarès d’ Haïti est vierge.
Très loin des exploits historiques de Mijaín Lopez, de Léon Marchand et de Simone Biles, il y a une réalité totalement opposée en ce qui concerne les athlètes haïtiens dans ces 33e olympiades d’été. Il ne restait plus que Chatfield Emilia Andrea, elle nous a bien répresenté en athlétisme du côtés des femmes, sans pour autant donner l’impression de pouvoir ramener une médaille à la maison. Après son élimination ce jeudi, la question de la disette d’Haïti aux JO revient forcément sur le tapis.
Plusieurs raisons peuvent expliquer notre faible niveau dans le sport international, la première étant que nous n’avons aucune politique sportive sérieuse depuis un bon moment déjà. Au contraire de certaines autres nations de la région caribéenne, la très grande majorité de nos écoles n’ont aucune infrastructure et de programme pouvant orienter les enfants vers la pratique du sport dès leur bas âge.
Nous l’avons vu, le talent ne suffit plus dans le sport. La discipline et la formation sont des éléments centraux dans le développement des talents locaux. Sans les équipements et les mises en place nécéssaires, le constat sera le même dans 20 ans, malheureusement.
Une autre raison est l’absence d’investissements dans un secteur si vital pour l’économie d’un pays. Le sport rapporte beaucoup en terme de devises, mais il faut avant tout qu’il soit bien organisé. À voir de quelle manière ces questions sont passées sous silence dans les débats politiques récents, il est clair qu’on a du souci à se faire.
Il y a tant d’autres causes qui ont conduit le sport national dans l’impasse où il se trouve, surtout lorsqu’on remarque que la majorité des athlètes qui nous représentent ne sont nés, ni n’ont grandi en Haïti. La situation n’incite pas du tout à l’optimisme, il y a fort à parier que l’exploit de Sylvio Cator ne puisse être réedité avant longtemps, à moins bien sûr d’un changement de cap qui tarde à venir.