À quelques jours du début de la Coupe du monde féminine U20, la Sélection haïtienne de cette categorie est en train de peaufiner ses préparations. Virtuoses mais conscientes de leur statut d’outsider, les Grenadières tenteront en France de remporter ce sacre mondial, dont la 9e édition est lourde d’enjeux pour le pays organisateur (2e en 2016) et les autres favoris, de quoi devenir la première nation noire victorieuse.
Le dimanche 28 janvier 2018 est une date inoubliable pour le football national ! Un but héroïque de Sherly Jeudi contre le Canada, à la 18e minute de jeu, a permis au pays de décrocher la 3e et dernière place qualificative de la CONCACAF pour le Mondial U20 féminin. Les souvenirs de cette nuit d’ivresse et de la communion ne demandent qu’à être ravivés.
Emmenée par une génération exceptionnelle, la Sélection haïtienne fait figure de petit poucet d’une poule corsée avec l’Allemagne 3 fois championne, le Nigeria et la Chine 2 fois finaliste. La compétition débutera le 5 août prochain mais le lendemain pour les Grenadières qui affronteront les Asiatiques. Si la force motrice de la machine haïtienne reste inouïe jusqe-là dans le macrocosme footballistique, une dynamique victorieuse pourra s’enclencher une fois la compétition commencée.
Locomotive, véritable chef d’orchestre, parfois “trequartista”, l’attaquante Nérilia Mondésir qui évolue à Montpellier connaît bien le type hybride des pelouses françaises. Très remarquable par ses prouesses dans la zone CONCACAF, brillante avec les équipes du MHSC, ce sera donc une aubaine pour Nérigol d’illuminer l’Hexagone avec, cette fois, son pays.
Ce Mondial sera le 3e pour Haïti après celui de 1974 des séniors et 2007 des U17 (catégorie masculine à chaque fois). Les Haïtiennes ont pour mission de bien négocier le tournoi dans l’espoir de ramener la coupe au pays, pour devenir la première équipe noire et de la Caraïbe à réaliser un tel exploit.
Pour ce faire, Marc Collat et son staff technique devront s’appuyer sur l’automatisme, la gaieté naturelle et communicative de leurs perles. Melchie-Daelle “Corventina” Dumornay comme Nérilia, est une des raisons pour lesquelles le Onze national devrait impressionner. Sa technique, sa force et son entrain pourraient faire parler la poudre cet été. Devenue célèbre depuis ce but d’anthologie contre les Canadiennes en janvier dernier, Sherly Jeudi ne doit pas rectifier son tir mais l’imiter, de quoi faire des ravages dans les défenses adverses.
Le 6 août parait lointain pour les amoureux du ballon rond haïtien qui rêvent de voir flotter le bicolore aux yeux du monde. En France, l’atmosphère est différente de celle de chez nous où la canicule estivale bat son plein mais l’on doit vite s’y adapter. En pleine concentration à Saint-Malo là où elles se sont installées, les Grenadières n’auront qu’à réitérer dans les jours à venir, avec plus de sérénité et de hargne, ce qu’elles avaient réalisé lors de la campagne de qualification.
Un panel de sentiments recueilli il y a quelques jour par notre collaborateur Caleb Jephté; l’intrépidité et la confiance s’installent au rang des jeunes Haïtiennes, tels sont les derniers feedbacks mélangés d’enthousiasme. La rédaction d’Haïti-Tempo est heureuse d’avoir proposé le meilleur slogan de la compétition : “Nou Kapab, Nou valab ! ”
Être présent en finale le 24 août, au Stade de la Rabine à Vannes, est le vœu de tous mais les mieux préparés y arriveront. Compréhensif, le staff technique haïtien n’a pas fait fi de cet ordre d’idée et c’est pour cette raison les derniers réglages qui suivent une tonne de séances sont en cours. Remporter cette Coupe du monde reste le “Crédo” de l’équipe nationale mais il y a d’abord 3 matchs à jouer: on va devoir rivaliser avec les Chinoises, les redoutables Nigérianes emmenées par la talentueuse Rasheedat Busayo Ajibade, et les Allemandes; avant de poursuivre la route menant à Vannes.