Sports- Divers: Triste année, Ils nous ont quittés en 2020 !

Par Gary Eliézer

Cette année de 2020 est teintée de désolation pour le peuple haïtien qui a surement vécu l’une de ses pires moments avec le passage vers l’au-delà de plus d’un en raison d’une machine d’insécurité infernale qui n’a épargné personne, ajouté avec une pandémie de coronavirus, sans compter les autres maladies de la nature qui font pleurer généralement aux familles. Le monde du sport haïtien a été parmi les plus touchés pendant ces vagues, plusieurs sportifs ont perdu la vie depuis le début jusqu’à ce mois de décembre, parmi eux, des membres de la génération d’orée de 1974 ayant disputé la Coupe du monde de football, il y a par exemple: Claude Barthélemy, Ernst Jean Joseph et Roger Saint-Vil. Voici des personnalités sportives qui nous ont quittés en 2020. Que leur âme repose éternellement en paix.

Rejinarld Altena (1969-2020)

Le monde du football le connaissait pour son charisme sur le terrain mais en plus d’une carrière sportive exceptionnelle, Rejinarld Altena était aussi enseignant, professeur de Science Sociales et d’Espagnol dans plusieurs écoles du pays depuis les années 2000. L’ex-homme en noir du championnat national est décédé dans la nuit de samedi 5 à dimanche 6 juin à l’âge de 51 ans à Gros-Mornes. Cette immense figure du football scolaire, universitaire, régional et des championnats nationaux dont la D1 haïtienne où il a eu un bon passé avec plusieurs grands matchs à son actif dont il a dirigé comme arbitre, a quitté ce monde après une longue maladie de diabète.

Claude Barthélemy (1945-2020)

Il a rendu l’âme à New Jersey (USA) le 6 avril. Coca fit partie de la belle génération (71-74) qui a conduit Haïti en Allemangne au Mondial après avoir terrassé presque tout sur son passage entre 1972 et 73 lors des éliminatoires qui avaient été disputées en 2 phases dont il a été buteur lors de la grande victoire des Grenadiers face au Porto Rico (7-0) le 15 avril 1972 à l’occasion du match aller de cette double confrontation. Le Capois d’1m 68, ex-joueur du Racing Club Haïtien, qui avait
fait son entrée dans la sélection en 1965 pour en terminer en 1977, avait également un côté d’entraîneur en devenant même sélectionneur national lors de la campagne du Mondial de 1986.

Jacques Succès Orismé

Tout simplement coach Jacky pour tous les amoureux du ballon rond, ce grand coach formateur a fait le voyage pour l’au-delà un dimanche de pâques, il qui a travaillé avec le Violette AC et le Don Bosco, a malheureusement perdu sa vie à Miami après avoir été gravement malade. Beaucoup de joueurs qui ont marqué le football haïtien ont été formés par lui comme Vaniel Sirin, recordman des titres en championnat national, Jeff Louis ou encore Sony Nordé. Coach Jacky travaillait ces dernières années dans la pépinière du Don Bosco et a sorti beaucoup de joueurs prometteurs pour le club jaune et noir.

Rochenel Mondesir

Quand vous parlez de la Capitaine et vedette de la sélection haïtienne féminine de football, Nérilia Mondésir, vous parlez peut-être de la meilleure joueuse haïtienne de tous les temps. Eh bien Nerigol, âgée seulement de 21 ans avait connu la triste réalité de perdre son père au début du mois de juin. Surnommé Bouki, le papa de la perle capoise a avalé son acte de naissance dans le Nord du pays après avoir eu une maladie qui l’a obligée de subir plusieurs opérations.

Roger Saint-Vil (1949-2020)

Une autre légende du foot haïtien s’en allait pour cette année, Roger Saint-Vil, le petit frère de l’emblématique Guy, l’ex-attaquant de la sélection haïtienne de 1974 disputant le mondial en Allemagne, s’était éteint le 8 juin à l’âge de 70 ans. Gaucher impénitent qui a porté le maillot du bicolore national entre 1969 et 1976, il était plongé dans le coma avant de mourir. Ce Grenadier autant extraordinaire, avait passé des moments au Violette et au Racing Club Haïtien avant d’atterrir à l’étranger aux États-Unis où il avait joué pour Baltimore Bay, Baltimore Comets et Cincinnati Comets.

Ernst Jean Joseph “Ti Nès” (1948-2020)

L’un des meilleurs défenseurs de l’histoire du football haïtien si ce n’est pas le meilleur même. Ernst Jean-Joseph a traversé subitement à l’âge de 72 ans le 14 août alors qu’il n’avait présenté aucun signe de maladie pendant ce moment. L’un des héros de la brillante génération de 1974, ancien joueur de l’AS Capoise (1969) et du Violette (1969-1977), a eu du succès tant comme joueur tant comme entraîneur dans sa carrière avec la sélection et du Violette. Comme joueur, il est sacré champion de la CONCACAF avec les Grenadiers en 1973, vice-champion en 1971 et 1977 sans compter les titres de la Coupe Pradel (championnat national). Il faisait partie du staff technique du Violette qui a remporté la Ligue des champions de la CONCACAF en 1984.

Suze Gilles

Entraîneur émérite, passionnée de volley-ball, Suze Gilles a marqué la vie du volley haïtien durant ces vingt dernières années, initiant une pléiade de jeunes joueurs et joueuses dans cette discipline sportive considérée comme le sport numéro 2 en Haïti, ses formations se retrouvant souvent dans le peloton de tête des équipes à l’échelle nationale. Battante, infatigable, compétiteur acharné, elle nous a laissés dans cette dernière trimestre de l’année tout jeune.

Allens Myrthil (1972-2020)

Ancien joueur du Tempête durant la décennie 90, et entraineur adjoint du club depuis quelque temps, Allens Myrthil, connu pour sa sagesse et son entregent, est également un ex-membre de la PNH, professeur de physique et de Biologie dans plusieurs collèges et lycées de Saint-Marc. Il a trouvé la mort le 20 décembe dernier à l’âge de 48 ans à l’hopital Saint-Nicolas suite à des complications rénales. Ses funérailles ont été chantées hier à l’église Catholique de Saint Marc. Le corps de ce champion est parti mais ses œuvres resteront pour toujours.

Ferais Telfort

À chaque action de ce genre on est déjà toujours là pour déplorer mais il faut réellement stopper cette machine infernale, trop de larmes versées pour trop de sangs coulés. Pendant cette fin du mois de décembre, les malfrats ont pris la vie du vice-président de l’AS Capoise, Ferais Telfort qui était également instructeur de la police et responsable de la Brigade d’Intervention [BI]. Il ne savait qu’il n’aurait pas vu la qualification de son club de coeur pour les demi-finales après avoir bien négocié face au Racing Club Haïtien. La machine de l’insécurité ne l’a pas épargné et sous des balles des bandits au Cap-Haïtien, il est tombé laissant sa famille, ses proches, la police et son club.

Emmanuel Cantave

Il était le secrétaire d’Etat aux affaires sociales sur ce gouvernement, Emmanuel Cantave, également président de l’Aigle Noir AC, est décédé le 9 juin. Selon son collègue Eddy Jackson Alexis, le défunt il a été emporté par la Covid-19 même si d’autres sources indiquaient le contraire notamment cette thèse qui faisait croire qu’il avait subi une délicate intervention chirurgicale au niveau du coeur et, il avait pour obligation de se rendre régulièrement aux USA pour des suivis médicaux mais avec la fermeture de tous les aéroports pour freiner la propagation de la pandémie du coronavirus (Covid-19) à partir du mois de mars, il ne pouvait pas voyager alors qu’il se trouvait dans une situation très compliquée.

Raoul Guillaume (1922-2020)

Qui ne connaît pas cette célèbre chanson disant: “le football est un jeu d’association entre les joueurs d’une même formation car seulement une parfaite cohésion,vous assure une heureuse conclusion.” Eh bien l’auteur, Raoul Guillaume, père de Raoul Guillaume Jr a trépassé le 29 novembre dernier. Il n’était pas un sportif dans le vrai sens du thème mais sa chanson a marqué plusieurs générations qui nécessite même des adaptations pour les nouvelles générations. Grand passionné de football, Raoul Guillaume, qui a reçu plusieurs distinctions tant en Haïti qu’à l’étranger, etait né le 7 décembre de l’année 1922.

Mardochée Wagnac

Joueuse à l’avenir prometteur, Mardochée Wagnac est cette gamine de 14 ans que la machine de l’insécurité avait emporté avec elle. Elle était joueuse de football et tout son désir était de faire sa carrière à l’image de tant autres gros noms mais des invididus armés sans pudeurs ont tué ses rêves le 21 octobre dans la localité de Vernet 1, dans la ville des Cayes, département du Sud. Elle était issue de l’académie de la Féderation Haïtienne de Football (FHF) des Cayes, la milieu défensive a été tuée alors qu’ elle revenait de faire des emplettes. Des malfrats l’ont attaqué puis l’ont descendu après son refus catégorique de leur livrer son téléphone portable.

Marc-Antoine Georges

Ex-attaquant du Violette, Marc-Antoine Georges est décédé à Nanuet (USA) le dimanche 17 mai 2020.

Jean-Marie Thélascot

Le Cayen, ancien Joueur du Violette, nous a quittés fin novembre, mais sa mort a été un peu éclipsé par celle de Diego Maradona qui a fait le voyage le même jour. Il a joué comme milieu de terrain pendant toute sa carrière.

Lyonel Robert Abellard (1951-2020)

Décédé en février des suites d’une insuffisance cardiaque, Lyonel Robert Abellaed était un ancien athlète qui s’était distingué dans la pratique des arts martiaux comme shotokan, judo et kendo. Il avait atteint le niveau de 7e dan en shotokan et une ceinture noire 2e dan en judo kodokan. Ce valeureux homme des combats, avait rendu l’âme à l’âge de 69 ans.

Oswal Joly Dubois

Le coronavirus avait frappé notamment la porte de Oswal Joly Dubois, cet ancien défenseur central du Victory SC, qui a perdu son combat contre ce méchant virus qui s’étend sur toute la planète et qu’on arrive pas encore à éradiquer.

Jean-Reynold Saint-Surin

Ancien goleador, Jean Reynold Saint-Surin est parti le 20 avril. Il s’était surtout distingué au sein de l’équipe junior du lycée Alexandre Pétion au championnat interscolaire des années 1963 et 1964 ensuite, il avait fait un tour au Violette AC, même si pour une réussite moins grandiose cependant il a atteint l’apogée en ayant été sélectionné avec les Grenadiers pour un bref passage.

Cius Clermont

Dans le sens impropre du thème, pour la réalisation d’un match de football, on n’a besoin que des joueurs et des arbitres, des entraîneurs et peut-être des supporters; cependant ces derniers ont un rôle majeur dans le sens propre. Et parmi eux, il y a des supporters pas comme les autres, le cas justement de Cius Clermont, cet homme, fou du Don Bosco, connu dans les gradins du parc Sainte Thérèse pour ses slogans: “anyway anytime, everything, somebody” a passé de la vie à trépas cette année le 2 mars. Et son club, l’a accompagné dignement jusqu’à son lieu de repos avec des funérailles dignes d’un grand fan.