Le président de la fédération haïtienne de football, Yves Jean-Bart, a été accusé d’avoir abusé sexuellement des jeunes joueuses au Centre FIFA Goal de la Croix-des-Bouquets. C’est le quotidien britannique “The Guardian”, dans un article publié ce jeudi, qui dévoile toutes les informations provenant de quelques sources qui restent inconnues.
Le nom d’Yves Jean-Bart fait toujours objet de discussions quand les gens essayent d’imaginer le nombre d’années qu’il a au sommet de la FHF et ses réalisations. Dadou comme on le surnomme, nie toujours les accusations selon lesquelles il aurait contraint plusieurs filles habitant le ranch de Croix-des-Bouquets à avoir des relations sexuelles. Le fameux journal “The Guardian” a fait savoir ce jeudi qu’il reçoit des plaintes venant de nombreuses sources impliquées dans le centre, notamment des victimes présumées et leurs familles.
“Il y a une dame qui travaille là-bas qui fait pression sur les filles pour avoir des relations sexuelles avec Dadou”, a déclaré une victime présumée au quotidien cité ci-dessus.
Pourtant, Dadou a déclaré qu’il n’y avait jamais eu de plainte contre la fédération, ni contre le personnel engagé à l’académie, ni contre sa personne. Selon lui, ce genre de pratique d’abus sexuel est presqu’impossible au ranch étant donné les structures physiques, les principes d’éducation et la sensibilisation continue qu’il a mis en place. Il estime que ces allégations étaient clairement une manœuvre pour déstabiliser la FHF, son caractère et sa famille.
Les journalistes du “Guardian”, très curieux, semblent avoir de bonnes sources en Haïti. Dans l’article qu’ils viennent de publier, il est mentionné que plusieurs joueuses ont quitté le centre après avoir été contraintes par Jean-Bart d’avoir des relations sexuelles, dont une a même été forcée d’avorter.
“Elle a été mise sous pression pour ne pas parler”, a expliqué une ancienne footballeuse du centre selon le quotidien avant d’en rajouter:
« Une autre de nos meilleures jeunes joueuses a perdu sa virginité lorsqu’elle avait 17 ans en 2018 et a également dû avorter. C’est vraiment dommage pour ces filles qui vivent au centre FIFA Goal, voulant jouer pour le pays mais ne pouvant parler de cette situation, puiqu’elles seront renvoyées. »
Une autre joueuse, l’une des étoiles montantes d’Haïti, a affirmé qu’un ami de Dadou avait tenté de la violer alors qu’elle vivait au ranch.
“Elle a réussi à s’éloigner de lui (l’ami du président) et ses parents connaissent la situation. Mais Dadou a tout essayé pour garder le silence”, a expliqué une autre source proche de la famille de la joueuse.
Et ce n’est pas fini ! une autre victime présumée a déclaré:
«J’ai tellement peur. Dadou Jean-Bart est une personne très dangereuse. Il y a beaucoup de gens qui veulent parler mais ils ont tellement peur, surtout pour les parents qui sont toujours en Haïti. »
En réponse, Jean-Bart a déclaré:
” À ce jour, dans le football féminin en Haïti, où il y a des générations de joueuses qui ont maintenant 50 ou 60 ans, il n’y a jamais eu, à ma connaissance, même des soupçons de ce genre. Personnellement, je le suis et j’ai été un homme non violent. Je ne comprends pas comment quelqu’un peut me faire ressembler à un bourreau au point où les familles se sentiraient intimidées par moi. Notre projet est avant tout un projet humain qui vise à changer l’avenir des jeunes, à faire reculer l’exclusion par le jeu même si l’on sait que dans ce pays et même dans le monde certains esprits sont toujours en guerre contre le beau et le bien. “
Il faut dire ques ces jeunes filles arrivent généralement au centre lorsqu’elles sont adolescentes, souvent sauvées d’une vie merdique. Financé par un programme de la FIFA pour soutenir le développement du football, le centre a été décrit comme une occasion de «niveler le terrain de jeu international» par l’ancien vice-président de l’instance mondiale, Jack Warner lors de sa création en 2001.
Pour être honnête, les équipes masculines d’Haïti ont marqué les esprits ces dernières années. Les séniors avaient atteint les demi-finales de la Gold Cup en 2019, mais plusieurs témoins ont allégué au journal “The Guardian” que les installations du ranch restent dans un état de délabrement après des années de négligence malgré la FHF a reçu jusqu’à 6 millions de dollars du programme “Forward” depuis 2016.
“La dernière fois que j’y ai mis les pieds, je voulais vomir. C’est méprisable. 10 enfants dorment dans chaque chambre, il n’y a pas de draps, pas de toilettes propres. C’est inimaginable. Où est passé l’argent ? La fédération a reçu des millions et elle n’a même pas acheté de draps. Ce centre est un cauchemar. Les inspecteurs de la FIFA sont venus, nous pensions qu’ils allaient dire quelque chose, mais cela ne s’est pas produit. C’est impossible. Comment peuvent-ils ne rien dire? Les jeunes n’ont pas de suivi médical et mangent tous les jours la même chose (riz, pâtes, bananes, poulet…) en buvant de l’eau que vous ne boiriez jamais alors que les officiels de la Fédé ont leur propre médecin et organisent des banquets. C’est obscène,” a expliqué un entraîneur qui y travaillait régulièrement.
En réponse aux allégations de négligence, la déclaration de la FHF a fourni une liste des nouvelles installations qui ont été construites dans le centre, y compris un immeuble climatisé pour les joueurs seniors.
«Ce sont des installations modernes et plus que décentes et tous nos visiteurs étrangers en ressortent émerveillés par la beauté du lieu et les efforts déployés par nos jeunes et nos managers pour le garder très correct. Nous faisons beaucoup d’efforts pour augmenter l’estime de soi de nos jeunes et de leurs superviseurs, sinon ils n’auraient pas pu réaliser de si beaux exploits face aux pays d’Amérique et des Caraïbes, de vêtements et d’autres besoins toute l’année », a-t-il déclaré.
Affaire à suivre !