C’est tout un pays qui a exulté après le succès de la sélection haïtienne sur le Nicaragua (2-0), victoire synonyme de qualification pour la Coupe du Monde 2026. Englué dans un marasme économique et une crise sociopolitique sans fin, le peuple haïtien avait cruellement besoin d’un tel exploit pour renouer avec l’espoir d’un avenir meilleur.
Dix heures du soir, un vacarme assourdissant éclate dans les rues de plusieurs villes du pays. La raison n’est autre que la qualification de la sélection nationale pour le Mondial 2026, après une victoire 2-0 sur le Nicaragua, conjuguée au match nul entre le Honduras et le Costa Rica (0-0). Après avoir vécu un véritable ascenseur émotionnel lors de ces éliminatoires, le peuple haïtien peut fièrement se faire entendre, car les Grenadiers ont refait l’histoire en ce 18 novembre 2025.
Car oui, la route a été semée d’embûches. Les bleu et rouge ont débuté leur campagne par un nul insipide contre le Honduras (0-0), bien avant une rencontre spectaculaire face au Costa Rica, soldée par un score de parité, mais avec beaucoup de buts (3-3). Dès lors les regrets ont commencé à pointer le bout de leur nez, car Haïti aurait dû gagner au moins l’une de ces deux rencontres.
Rebelote en octobre, où nos Grenadiers ont surclassé les Nicaraguayens devant leur public (3-0), pour du même coup se replacer dans la course à la qualification. Mais quelques jours plus tard, les troupes de Sebastien Migné ont reçu une claque monumentale contre leur adversaire direct à la 1ère place, à savoir le Honduras (3-0).
Dès lors, l’engouement a un peu baissé, car l’équipe haïtienne n’avait plus son destin entre les mains, et ne pouvait que viser une place de barragiste. C’était sans compter sur un rassemblement de novembre qui allait rentrer dans l’histoire. Haïti a battu le Costa Rica sur la plus petite des marges (1-0), tandis que dans l’autre match de cette poule C, le Nicaragua faisait mordre la poussière aux Honduriens (2-0). Et revoilà Johny Placide et ses coéquipiers en bonne posture en vue d’une qualification.
Ce 18 novembre, jour de la bataille de Vertières, l’appellation “Grenadiers” revêtait tout son sens, car nous avions une grosse bataille à livrer et une guerre à gagner. Et à la suite d’une victoire 2-0 sur le Nicaragua et ce match nul entre le Honduras et le Costa Rica, Haïti a réécrit l’histoire, se qualifiant pour la deuxième fois à une Coupe du Monde, après celle de 1974 qui a valu à Manon Sanon et consorts leurs heures de gloire.
C’est donc dans les rues que les haïtiens sont allés célébrer cette qualification historique, ceci malgré l’insécurité. “Rara pran lari, bwason koule, pèp la selebre”, juste parce que chacun de nous avait besoin de cet exploit, de cette lueur d’espoir dans le pénombre, de cet accomplissement collectif qui nous montre que malgré l’adversité et les difficultés, l’union fait toujours la force, et peut soulever des montagnes.
Merci à nos Grenadiers pour cette page d’histoire. Merci à nos joueurs de nous avoir rendu fiers de notre pays et de notre drapeau. Merci à notre équipe de nous faire autant rêver. “Grenadye Alasoooooo”.
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