PARIS (AFP) – Richard Gasquet a disputé dimanche sa première finale depuis deux ans et Benoît Paire la première de sa carrière pour un même résultat: une défaite sèche face à Juan Martin Del Potro à Estoril pour le premier et contre Andreas Seppi à Belgrade pour le second.
C’est sans beaucoup de regrets que les deux hommes ont terminé leur semaine dont ils retiendront d’abord les points positifs, même si, au bout du compte, Jo-Wilfried Tsonga, vainqueur à Doha, et Gilles Simon, titré à Bucarest, restent les seuls Français à avoir remporté un tournoi cette saison.
Gasquet, battu 6-4, 6-2 par Del Potro, et Paire, dominé 6-3, 6-2 par Seppi, ont tous deux manqué de beaucoup trop d’énergie pour inquiéter leurs adversaires après avoir trimé toute la semaine pour en arriver là.
“J’étais fatigué c’est sûr”, a commenté Gasquet qui avait passé trois heures sur le court samedi face à l’Espagnol Albert Ramos, soit au moins une de trop pour espérer quelque chose face à un Del Potro, 12e mondial, aussi bien luné.
“Juan Martin est un grand joueur. Il a été plus fort que moi, c’est clair”, a tranché le Biterrois, 18e mondial, qui était déjà venu il y a cinq ans à Estoril, où il avait également perdu en finale, face à Novak Djokovic.
“Djokovic en 2007, Del Potro cette année, ce n’est pas facile”, a-t-il réagi, amusé d’avoir joué ses deux finales à Estoril un jour d’élection présidentielle en France. “C’est assez drôle, on va voir si Sarkozy va encore gagner cette fois”, a conclu sur un sourire Gasquet qui, malgré la sécheresse du score de la finale, quitte le Portugal avec le sentiment du devoir accompli.
Pour une rentrée après cinq semaines d’absence sur blessure, son bilan reste effectivement largement positif, avec des succès solides sur trois terriens, Paolo Lorenzi, Daniel Munoz De La Nava et Albert Ramos.
Lui qui n’avait encore jamais dépassé les quarts de finale cette saison s’est d’entrée de jeu rassuré quant à son niveau sur terre battue.
Reste désormais à trouver la solution face à des joueurs aussi forts que Del Potro qui l’a battu pour la quatrième fois de suite. Et à améliorer un bilan en finale qui commence à piquer du nez (6 victoires-9 défaites).
Paire s’est, lui, d’entrée mis dans le négatif en perdant sa première finale, à deux jours de son 23e anniversaire. Mais l’Avignonnais devrait rapidement s’en remettre après avoir vécu la plus belle semaine de sa carrière.
Privé de Novak Djokovic, qui a préféré se reposer, le tournoi était certes l’un des moins compétitifs de la saison avec un 38e mondial, Pablo Andujar que Paire a battu samedi en demi-finales, comme tête de série N.1.
Cela n’enlève rien au mérite du Français qui devrait passer de la 96e aux alentours de la 70e place mondiale lundi après avoir battu en Serbie quatre joueurs mieux classés que lui avec Fabio Fognini, Guillermo Garcia-Lopez, Jarkko Nieminen et Pablo Andujar.
Il a fait preuve au cours de ces matches de beaucoup de coeur mais aussi de nerfs extrêmement solides, ce qui n’a pas toujours été son point fort, pile la semaine où son entraîneur s’est accordé quelques jours de congé.
Accompagné en Serbie par son frère, il a finalement payé cette débauche d’énergie dimanche pour offrir sur un plateau, garni de 58 fautes directes, la victoire à Seppi, dont c’est le deuxième titre de sa carrière.
AFP