Par Merck’n Sley Suprême Jean-Pierre
La sélection haïtienne espère encore ramener dans ses rangs de bons éléments. Wilson Isidor, l’un des joueurs les plus attendus, est dans une forme exceptionnelle en Premier League. C’est intéressant, mais paradoxalement ce n’est pas tout à fait rassurant pour Haïti.
C’est une histoire connue de tous, et qui ne concerne pas seulement les sélections haïtiennes. Les sportifs ayant grandi dans des pays différents de leur origine, ont souvent du mal à se décider lorsqu’ils doivent choisir la nation à défendre. Ce choix est d’autant plus difficile quand l’une des sélections est une meilleure alternative sportive, mais que la convocation tarde à venir.
Ce qui explique par exemple que certains sportifs finissent par adopter la sélection à défendre assez tard dans leur carrière, quand il ne leur reste plus qu’une seule option. Plusieurs expatriés haïtiens sont passés par là. On peut citer les Wagneau Eloi, Hervé Bazile, et plus récemment, Jeanricner Bellegarde et Hannes Delcroix.
Mais même si ces joueurs peinent à se trouver une place au sein de leur premier choix sportif, ils sont tout de même de bons éléments. C’est ce qui explique les démarches de la Fédération Haïtienne de Football, pour tenter de les attirer en équipe nationale. Et pour l’instant, parmi ceux qui se trouvent dans les radars de la FHF, Wilson Isidor est l’un des plus clignotants.
L’attaquant qui est né et qui a grandi en France, évolue à Sunderland AFC en Premier League. Il est en train de faire un début de saison très intéressant. Le joueur de 25 ans est un titulaire, un élément clé de son équipe, avec déjà 4 buts inscrits en 9 matchs. Son équipe, les Black Cats, occupent même la quatrième place dans le championnat anglais.
Si Isidor n’a pas encore décidé de rejoindre Haïti, ce n’est pas parce qu’il n’a pas été approché. Mais l’ancien monégasque sait qu’il peut avoir une meilleure opportunité du côté de l’hexagone. Il est logiquement très intéressé par le pays qui l’a vu grandir, en l’occurrence la France, duquel il rêve une convocation, et pour lequel il a déjà joué en équipe de jeunes entre 2017 et 2019.
La mission est énorme, puisque les Bleus regorgent de talents, et en attaque, il ne manque pas de pions. Et si l’on considère uniquement son poste de prédilection, le numéro 9, Isidor est devancé par Ekitike, Marcus Thuram, Kolo Muani, et Jean-Philippe Mateta. A 8 mois de la coupe du monde, bousculer cette petite hiérarchie ou simplement se trouver une place, ce ne sera pas mince affaire.
Mais s’il parvient à garder sa forme exceptionnelle, en s’appuyant sur une bonne saison de Sunderland, tout reste possible. Et si le joueur le pense ainsi, le voir porter la tunique des Grenadiers ne sera pas pour tout de suite. Il peut même s’appuyer sur l’exemple de Mateta, qui a porté les couleurs françaises pour la première fois en octobre dernier à 28 ans, grâce à ses performances à Crystal Palace.
Alors oui, Haïti veut des renforts, les plus performants d’ailleurs. Car, quel serait l’intérêt d’attirer un joueur si sportivement il n’est pas à la hauteur des attentes? Mais c’est une réalité complexe, à double tranchant. Tant que le joueur se sent mieux armé et plus clinquant, il croit davantage pouvoir attirer l’équipe qui peut lui offrir beaucoup plus. Que cela soit en termes d’histoire, d’image et de palmarès.
Et pour cela, Haïti n’est certainement pas le meilleur choix possible. Toutefois, autant que les performances de Wilson Isidor peuvent le rapprocher de la France, le dénouement des matchs du mois de novembre peut aussi compter, si les Grenadiers parviennent à se tirer d’affaires. Avec une qualification pour le mondial, la sélection haïtienne se donnerait le meilleur argument possible pour attirer Wilson Isidor, et même d’autres talents.
Car quand les performances des joueurs pistés sont aussi bonnes que celles d’Isidor, les portes sont de moins en moins étroites, Haïti ne peut savoir si elle est du pôle de l’aimant qui attire, ou de celui qui repousse…

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