Par Douby Jean
Ce jeudi, à l’hôtel Marriot, la Fédération Haïtienne de Football a rendu public l’agenda de la nouvelle saison en élite nationale. Parralèllement, le climat est pourri à Port-au-Prince avec des révendications spontannées qui tendent à durer et sachant que la capitale relie plusieurs départements, n’y a-t-il rien à craindre ? Et si un nouveau lock était en ligne de mire ?
De nos jours, si on veut réaliser quelque chose en Haïti notamment dans la République de Port-au-Prince, il faut tout bonnement y coller un si, car l’incertitude se trouve au premier rang. Un bon matin, on se lève et on tombe sur des pneus enflammés. Quand les barricades ne sont pas dressées, c’est le kidnapping qui occupe la place en battant son plein. Les gens ont froid dans le dos.
D’habitude, les équipes ayant un long trajet à effectuer préfèrent voyager la nuit pour éviter moins d’embrouilles. Certaines d’entre elles sont malheureusement tombées dans les griffes des individus armés qui les ont dépouillés de tout leurs affaires. En dépit de cela, elles n’ont pas changé leur fusil d’épaule. Que faire ? Imaginons qu’une formation doit quitter les Cayes pour se rendre au Cap-Haïtien et sachant que les moyens économiques font défaut à cette dernière qui ne peut pas se payer le luxe de passer la nuit quelque part dans cette ville pour éviter de braver le danger des voyages nocturnes. La résignation lui frappe en plein visage.
Ajouter à cette situation de tension dans la capitale. Ça sent plus mauvais. Pour passer de la zone sud du pays à la zone nord, on doit obligatoirement passer par Port-au-Prince qui représente le centre du cercle. Et si ces vagues de protestation ne se terminent pas ? Ces équipes vont faire quoi ? D’ailleurs, malheur à ceux qui essayeront de traverser ces barricades qui, à travers la fumée des pneus dessine la frustation des non-priviligiés. On pourrait bien avoir des tas de matchs en retard et des voyages vains de certaines formations qui seront obligées de rebrousser chemin.
On se demande également qui va pouvoir assurer la sécurité des rencontres sachant que nous avons affaire à un désaccord au sein de la Police Nationale d’Haïti. Qui va pouvoir calmer quelques fans zélés qui croient fermement que la violence est une bonne option ?
Et les équipes de l’Ouest dans tout ça
Les principales victimes seront le Don Bosco, le Violette AC, le Racing CH ou encore les Cosmopolites. Bien avant cette situation chaotique, les supporters du vieux lion et de l’équipe de Delmas ne répondaient pas vraiment à l’appel et maintenant on devrait s’attendre à pire en raison de l’heure à laquelle les parties se tiennent au stade Sylvio Cator et la peur qui règne sur la ville.
Et pourtant, ce courant d’insécurité dont l’intensité augmente à une vitesse inexplicable va vraisemblablement avoir des conséquences néfastes en majeure partie sur les épiques dont le budget repose en majeure partie sur les recettes des matchs.
Tout compte fait, “Sezon sa ap move anpil”.