Par Christian Bendy Calixte
Dans une interview donnée à nos confrères de basketusa, Skal Labissière en a profité pour parler de son début de saison un peu compliqué avec les Kings de Sacramento et de son envie à continuer à aider au développement de son pays.
L’interview de Skal en intégralité :
Skal, comment évaluez-vous votre saison jusqu’à maintenant ?
« Pour moi, il s’agit de grandir. Pour le moment, ça ne va pas encore comme je l’espérais. Mais je dois continuer à progresser et apprendre de mes erreurs. Tant que je fais mon travail à l’entraînement, ça va finir par payer. »
Quel est votre degré de confort sur le terrain cette saison par rapport à la saison passée ?
« Je me sens bien plus à l’aise ! J’ai largement progressé depuis l’an passé. Même si ça ne se voit pas forcément en ce moment [sourire gêné], je fais mes heures à l’entraînement. Je ne m’inquiète pas, ça va venir. Le plus important pour moi en ce moment, c’est d’être présent défensivement, d’être là où il faut pour l’équipe et mes coéquipiers. Et offensivement, les tirs finiront par tomber dedans. »
Êtes-vous satisfait de votre courbe de progression depuis votre arrivée en NBA ?
« Pour le moment, je suis satisfait. Comme je l’ai dit, je fais le boulot à l’entraînement. Je commence à bien mieux voir les choses sur le terrain. Mon jeu est encore en train de se mettre en place. Ça avance. »
Vous avez mangé votre pain noir avec de la G-League et peu de temps de jeu lors de votre saison rookie, comment avez-vous gardé le moral ?
« J’ai simplement continué à travailler, j’ai gardé la foi. Je crois en Dieu et j’ai continué à faire mon boulot. Et ça a fini par payer. »
En quoi cela vous aide-t-il d’avoir un vétéran comme Zach Randolph avec vous cette année ?
« Ça aide énormément ! Rien que de le voir jouer, de le suivre au quotidien, de discuter avec lui. C’est un très bon vétéran. Il encourage toujours ses coéquipiers. Et sur le terrain, il est très altruiste. J’adore jouer avec lui. »
« C’est bien de me faire un peu secouer »
Et puis, il faut se le cogner à l’entraînement…
Ça doit vous endurcir, n’est-ce pas ?
« Oui, pour sûr [rires] ! C’est un sacré morceau à tenir défensivement. Pour n’importe quel joueur ! C’est très bien pour moi de l’avoir en face à l’entraînement. »
Vous évoluez contre des pivots, des joueurs plus lourds, plus costauds que vous, n’est-ce pas frustrant ?
« Non, c’est très bien pour moi ! Car ça me donne plus d’expérience. Et quand j’aurai assez de taille et de puissance pour lutter face à eux, je pourrais me révéler le joueur que je souhaite devenir. Pour moi, c’est bien de vivre ça maintenant, de me faire un peu secouer par ci par là. Il faut se battre dans tous les cas et je vais continuer à le faire. »
Vous avez pu rentrer au pays, en Haïti, cet été. A quel point cela vous a-t-il aidé pour faire le point sur votre jeune carrière ?
« C’était super de revenir à la maison. Ça m’a bien rappelé d’où je viens. Et puis, c’était aussi positif d’y aller car j’ai pu voir comment je peux aider la communauté là-bas. J’ai envie de continuer à travailler pour aider mon pays à se développer. C’était clairement un grand moment de revenir. »
On imagine que vous êtes une star là-bas, non ?
« Je suis assez connu là-bas, je dois bien l’avouer. Mais ça me motive encore plus à travailler. C’est une vraie chance d’être dans cette position, de pouvoir être le modèle pour toute une génération de jeunes joueurs en Haïti. C’est quelque chose que j’imaginais depuis que je suis gamin. Maintenant, je dois continuer à travailler et voir jusqu’où je peux aller. »
Quel regard portez-vous sur votre parcours justement : parti d’Haïti très jeune pour un lycée à Memphis puis Kentucky et la NBA ?
« C’est bien, je suis très content. Je sais bien que peu de monde arrive à sortir d’Haïti et joue à ce niveau. J’en suis très heureux. Honnêtement, je n’y suis presque pour rien dans tout ce qui m’est arrivé. Tout est allé très vite ! J’espère simplement que ça ouvrira des portes pour d’autres jeunes. Car je sais qu’on a beaucoup de bons athlètes en Haïti. »