Il y a 16 ans, la sélection haïtienne dirigée par Carlo Marcelin s’imposait miraculeusement contre celle de la Chine en amical (4-3) en Floride. Menés (1-3) à un certain moment, les Grenadiers avaient été sauvés par Alexandre Boucicaut et Jean-Philippe Peguero, auteurs d’un doublé chacun.
Oui, on peut être sorti d’une Gold Cup (2002) avec les étoiles plein les yeux et galérer grave l’année suivante contre Sainte-Lucie et Saint Kitts. Mais depuis la nuit des temps, les Grenadiers ne lâchent rien quand il s’agit d’affronter un adversaire sérieux. La preuve avec les coéquipiers de Peter Germain le 31 août 2003. Pour la période de trêve internationale dudit mois, le Onze national avait à affronter respectivement en amical le Vénézuela et la Chine. Pour commencer, Jean-Philippe Peguero et Max Jean-Louis ont fait trembler les filet face aux Sud-Américains devant 15 000 spectateurs à Caracas, mais cela ne pouvait empêcher la défaite (2-3). Après avoir chuté, on s’est dit que les Haïtiens vont relever la tête. Et ils l’avaient fait.
Le onze qui a joué face au Vénézuela:
Gabart Fénélon, Stéphane Guillaume, David Sancius, Max Jean-Louis, Corriolan Wadson , Turlien Romulus, Dorcelus Temps, Peter Germain, Mones Chery , Alexandre Boucicaut et
Jean-Philippe Peguero.
11 jours plus tard, face à la sélection chinoise à Lockhart Stadium en présence de 7 500 spectateurs, l’équipe haïtienne allait retrouver le sourire. Tout débutait bien pour les hommes de Carlo Marcelin avec l’ouverture du score signé Alexandre Boucicaut (13e). Les Asiatiques trouvaient vite l’égalisation, deux minutes plus tard, grâce à Hong Qi. Ultra-dominateurs, les joueurs chinois allaient bénéficier d’un pénalty, transformé par Zhanbo Xiao (2-1, 39e), après une faute de David Saincius sur Li Xiaopeng. Jinyu Li allait tromper Gabart Fénelon et inscrire le but du (3-1) à la 43e. Avant de rejoindre les vestiaires, Alexandre Boucicaut, jeune prodige du Violette AC, avait heureusement réduit l’écart, en bénéficiant d’un rebond. Score à la mi-temps (3-2) !
Après avoir galéré durant les 45 premières minutes, les Grenadiers étaient dans l’obligation de réagir. Le spectre d’une nouvelle défaite en moins de 15 jours planait au-dessus d’eux. Mais le discours du sélectionneur avait été galvanisant ce jour-là. Dès l’entame du second acte, on pouvait bien remarquer qu’il y avait plus d’engagement du côté haïtien. Il aura fallu une faute de Li Wei Feng dans la surface de réparation sur Peguero pour que les partenaires de Stéphane Guillaume respirent un grand coup. Pénalty logique accordé par l’arbitre américain Reggie Rutty. Et Peguero Jean-Philippe s’en chargait et ne ratait pas la cible, nous jouions la 51e minute de jeu (3-3). Jurés de ne jamais baisser les bras, les joueurs haïtiens tentaient de reprendre les devants, mais l’arrière-garde de la Grande Muraille ne bronchait pas. À un quart d’heure du coup de sifflet final, Peguero trouvait la formule en surprenant la défense adverse pour donner la victoire aux siens, à la suite d’un bon service d’Ulcéna Richardson. Monès Chéry et ses coéquipiers s’imposaient donc difficilement (4-3) contre les hommes d’Arie Haan.
Voilà un match qu’il faut jamais oublier. En marquant à 4 reprises ce jour-là, la sélection haïtienne avait mis fin à une série de 3 rencontres où la Grande Muraille chinoise n’avait pas encaissé de but. À noter, le doublé de Boucicaut reste le seul réalisé en équipe nationale.