Par Douby Jean
Haïti et la République Dominicaine partagent l’île et bien souvent, on a tendance à mettre dans une même balance ce qui se passe dans les deux pays pour tout simplement savoir lequel pèse le plus. Sur le plan sportif, le tableau est-il différent pour les deux territoires ? Woodensky Cherenfant dit Babalito nous en dit long sur ce dossier.
Pour pouvoir investir dans le sport, on doit avoir beaucoup de frics étant donné qu’une tonne de charges rentrent en ligne de compte. Babalito nous a dit clairement que: « Malere pa fè foutbòl » et selon lui, c’est bien cette catégorie qui essaie de faire bouger les lignes dans notre pays : « Pour être dirigeant, il faut avoir les moyens adéquats. En Haïti, on se laisse emporter par notre amour pour le football tandis que les gens détenteurs des moyens se mettent à l’écart. »
De l’autre côté de la frontière, les joueurs ont un meilleur traitement. Evidemment, quelques clubs ont des retards quand il s’agit de rémunérer les acteurs : « En République Dominicaine, la gestion des joueurs est l’un des facteurs les plus importants même si ce n’est pas le cas de tous les clubs. Mais quand il s’agit de logement, de nourriture, tout est réglé. Il peut y avoir des failles lorsqu’il s’agit de régler le compte des joueurs vu que certains clubs ne sont pas réguliers. Mais, tel n’est pas le cas de Cibao, Pantoja, O y M, Moca, Atlantico, » a-t-il ajouté.
Cependant, l’ancien fer de lance de Cibao a précisé que : « Au niveau de joueurs, le pays cher à Danilo Medina garde des longueurs d’avance par rapport à Haiti. Nos meilleurs talents ne jouent plus dans le championnat ».
Il a avancé également que : « Techniquement, nous sommes meilleurs pourtant globalement ils sont à des années de lumière par rapport à nous. Leur championnat est rediffusé, les clubs ont plusieurs sponsors, la majorité des formations ont leur propre pelouse et camp d’entrainement et même leur propre équipementier. Chaque équipe a droit à 5 étrangers et seulement quelques équipes ont des entraîneurs dominicains et les autres ne sont que des étrangers. »
Que ce soit sur le plan structurel et organisationnel, il y a une grande différence entre ce que font les Dominicains et ce que font les Haïtiens. Et dans un futur très proche, renverser la sélection voisine deviendra une opération très difficile pour les Grenadiers. Á bon entendeur, salut !