Shek Borkowski, l’entraîneur polono-américain qui a fait l’histoire avec la sélection nationale féminine, a décidé de se séparer avec nos Grenadières pour rejoindre une autre formation de la zone et c’est l’équipe féminine sénior de Porto Rico, comme nous vous l’indiquions il y a quelques jours.
Dans le cadre du renforcement et la revitalisation du programme pour nos footballeuses après le séisme de 2010 qui a fait beaucoup de victimes, Shek comme il est appelé, a été nommé directeur technique en février 2012 et n’a pas tardé à mettre au point une équipe qui a mis au défi les meilleurs pays de la CONCACAF. Sa méthode innovante pour les haïtiennes était de les faire vivre et les faire jouer durant 6 mois au FC Indiana pendant plus de trois ans dans la Premier League féminine. Durant son passage, il a disputé la Gold Cup 2014 avec les séniors et a permis à ses protégées de réaliser leur première victoire dans l’histoire de la compétition (1-0) contre le Guatemala. Il a également décroché une 4e place avec les moins de 17 ans qui avaient de peu manqué la qualification pour le mondial qui a eu lieu en Jordanie en 2016. On croyait que l’aventure avec nos athlètes allait être poursuivie mais la Fédération Portoricaine de football l’a officialisé comme son nouveau sélectionneur de quoi susciter notre intérêt de l’interviewer.
HT : Comment ont été faites les conversations initiales de votre accord avec la FHF ?
SB : Je me souviens de la passion du Dr. Yves Jean Bart pour améliorer le football féminin en Haïti et il a fait en sorte que cela arrive.
HT : Pourquoi avez-vous décidé de vous diriger dans un endroit où les conditions étaient difficiles?
SB : Deux raisons l’expliquent. Premièrement, je voulais entraîner sur le plan international. Deuxièmement, j’ai été touché par les images du terrible séisme qui a frappé Haïti en 2010. Donc, je voulais aider un pays qui n’a pas trop de moyens et j’ai utilisé le football comme instrument d’aide.
HT : Qu’est-ce qui a été de plus difficile dans votre fonction de directeur technique de l’équipe haïtienne ?
SB : La partie la plus difficile a été de tenter à convaincre les gens que nous pouvions rivaliser les meilleures nations de la CONCACAF.
HT : Quels sont vos plus beaux souvenirs de l’équipe… et la nation?
SB : J’ai aimé et admiré le dévouement des joueurs, leur engagement de travailler dur, leur athlétisme et leur amour du jeu. C’est très mémorable pour moi, l’amour et la passion de la nation pour ce jeu.
HT : Que pensez-vous de l’avenir du programme pour les femmes haïtiennes?
SB : Il y a de bons jeunes entraîneurs en Haïti, les joueuses sont de plus en plus confiantes et je crois que le prochain entraîneur pourra produire de meilleurs résultats que je pouvais réaliser.
HT : À part Nérilia Mondésir, selon vous qui d’autre pourrait prendre le leadership de l’équipe?
SB : Jennifer Limage est une défenseure tenace et intelligente, Kensia Destinville avec l’expérience, deviendra un bon milieu de terrain, Dumornay Melchie-Daelle (Baby) peut aussi devenir une star internationale. Le prochain cycle sera très bon avec les U-17 et U-20.
HT : Est-ce que Nérigol est la meilleure joueuse haïtienne qui a joué sous vos ordres ou pourriez-vous en nommer une autre?
SB : Nerigol est meilleure en raison de sa discipline et sa volonté d’apprendre. Elle joue pour l’équipe.
HT : Pourquoi avez-vous décidé de quitter Haïti pour vous rendre à Porto Rico?
SB : Après 5 ans aux Etats-Unis, je n’ai pas pu vivre en Haïti et travailler avec les joueuses chaque jour, c’est venu à l’idée la décision que ce sera mieux pour les haïtiennes. Quiconque, Dr. Jean Bart nommera un entraîneur qui sera en mesure de consacrer plus de temps au développement des joueuses.
HT : Qu’est-ce qui vous manque le plus après avoir pris cette décision?
SB : Les Grenadières vont me manquer, leur enthousiasme et leur personnalité. Le président de la FHF que je considère comme un ami, va me manquer. J’ai beaucoup de respect pour ce qu’il fait pour le programme.
HT : Auriez-vous un message aux fans avant de clore l’entrevue ?
SB : Compte tenu des ressources, Haïti peut être la première nation de la CFU et la 4e de la CONCACAF.
(Propos recueillis par Benson Petit-Clair pour haititempo.com)