Avant d’affronter le Portugal, les critiques sur son jeu n’affectent pas l’Espagne, qui ne dévie pas de son objectif : réussir le triplé.
On appelle ça la rançon de la gloire ou le revers de la médaille. C’est selon. Après les louanges viennent souvent les critiques. L’Espagne, championne d’Europe et du monde en titre, en est arrivée à cette étape de son histoire. La défaite exaspère. Le succès aussi. Quatre ans après le sacre de Vienne, elle gagne toujours et encore. Mais son style de jeu a fini par ennuyer une partie des observateurs qui ne voient plus en la Furia Roja qu’une machine implacable et capable de battre à peu près n’importe qui, même en marchant. Le quart de finale remporté face aux Bleus (2-0) en a été la dernière démonstration. Pas de quoi perturber la troupe de Vicente del Bosque, tournée vers un objectif unique et clair : remporter une troisième grande compétition d’affilée.
Invité en conférence de presse mardi, Andres Iniesta n’a pas sourcillé quand il a été question du jeu développé par l’Espagne. Lassante, la Roja ? Eh bien tant pis. “Ce qui est bien avec le football, c’est que tout le monde n’aime pas la même chose. Il existe une diversité d’opinions. Toutes sont recevables et je les respecte. C’est ce qui le rend si spécial. On a notre style, notre jeu et on a eu du succès grâce à lui. Il a changé l’histoire de l’Espagne pour toujours. Je pense que cela me suffit.”
“Le football a ses tendances”
Même son de cloche quand le patron prend la parole. Si certains ont un problème avec le football développé par les Espagnols, aucun problème. Les titres ont validé leur manière de faire. Et même si la machine ronronne un peu plus que d’habitude et que sa propension à se passer de vraie pointe agace de l’autre côté des Pyrenées. “Les gens n’aiment peut-être pas notre style mais il a construit notre succès”, renchérit Vicente del Bosque. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que les autres font ou essayent de faire pareil… ” Le football a ses tendances. L’une d’entre elles a été de suivre l’Espagne et l’Allemagne”, rappelle le sélectionneur espagnol.
Nullement perturbée par la critique, l’Espagne ne l’est pas plus par les deux jours de repos supplémentaires dont ont bénéficié les Portugais, qui ont joué jeudi face aux Tchèques (1-0) quand les champions du monde ont affronté la France samedi. “C’est comme ça, relativise encore Iniesta. Par le passé, nous avons sans doute déjà eu plus de repos que nos adversaires. On ne pense pas à la fatigue. Quand ce sera fini, on y pensera. On veut aller au bout. Ce serait unique.” Unique en effet. Et sur ce point au moins, tout le monde est d’accord.
Maxime DUPUIS Eurosport