Déjà impressionnant au Québec, Bennedict Mathurin a été choisi en 6e position de la Draft NBA 2022 ce jeudi soir par les Pacers d’Indiana, au Barclays Center de Brooklyn. Né de parents haïtiens, l’ailier de 20 ans entre dans l’histoire en devenant le plus jeune natif québécois drafté le plus tôt dans la Ligue américaine.
Bennedict Mathurin vient de marquer les esprits au premier tour du repêchage annuel de la NBA. Il a rédigé ce jeudi soir un nouveau chapitre dans l’histoire du basketball québécois. Voyant son potentiel, son entourage a été convaincu bien avant l’épreuve et toutes les prévisions indiquaient qu’il ne sortira pas plus tard que le 8e rang. Et pour tout jeune espoir de ce sport, il s’agirait d’un exploit prodigieux en soi.
Mais pour un jeune homme issu de Montréal-Nord, de parents haïtiens, ayant surmonté des épreuves personnelles hors du commun, cet accomplissement relève presque du miracle. Ben Mathurin a de toute façon emprunté un chemin sinueux pour y arriver. Heureusement, presque tous ceux qui l’ont aidé à passer de son adolescence de galère à cette Draft, ont répondu présent à Brooklyn. Sauf son grand frère Dominique Mathurin, décédé en 2014 à l’âge de 15 ans lors d’un accident de vélo.
Sa sœur aînée, Jennifer, une ancienne joueuse du Wolfpack de North Carolina State, qui est maintenant entraîneure collégiale à Québec, a été présente dans les loges. Il en est de même de son tuteur légal Michel Metellus, sa mère et Jack Murphy (l’entraîneur de l’UA, Tommy Lloyd).
N’oublions pas que selon les coéquipiers de Mathurin, il est doté d’une étonnante confiance en lui-même. La preuve: il a quitté sa demeure pour le Mexique en 2018 pour devenir le premier québécois à rejoindre les rangs de l’Académie officielle de la NBA (la branche de l’Amérique Latine). Audacieux, mais ultimement payant. En avril 2021, suivant sa première saison en Arizona, l’attrait de la NBA était déjà fort. Mais les experts ne s’entendaient pas sur son rang de sélection potentiel. On voyait le voir polir davantage son jeu avant d’investir en lui.
Mais son clan en a longuement discuté avant de décider sur son retour à l’école pour une deuxième saison. Et de là, ce jeune bourré de talent a essentiellement parié sur lui-même. Un an plus tard, sans équivoque, on peut affirmer qu’il aura remporté ce pari. Avec brio et panache. Puisqu’il évoluera désormais sous les couleurs d’Indiana Pacers dans la ligue la plus compétitive au monde. Et peu importe ce qui va se passer, il s’agit déjà d’un énorme privilège pour Ben Mathurin.