Cristiano Ronaldo franchira mardi une marche de plus vers un statut de légende qui lui semble promis, en jouant sa 100e rencontre internationale avec l’équipe du Portugal à l’occasion du match de qualifications pour le Mondial-2014 face à l’Irlande du Nord.
Avant l’attaquant vedette du Real Madrid, seuls Fernando Couto (110 capes) et l’incontournable Luis Figo (127) avaient atteint la centaine de matches sous le maillot de la Selecçao. Mais ses aînés avaient alors dépassé la trentaine, tandis que Ronaldo réalise l’exploit à tout juste 27 ans.
“C’est une preuve de ses qualités et de son énorme envie de représenter le Portugal”, a estimé Figo, chef de file de la “génération en or” du football lusitanien, prédécesseur de Ronaldo au poste de capitaine et N.7 de la sélection nationale.
Comme un signe prémonitoire, c’est en remplaçant Figo lors d’un amical contre le Kazakhstan que Ronaldo a fait ses débuts avec la Selecçao, le 20 août 2003.
Son premier grand tournoi international, l’Euro-2004, organisé par le Portugal, lui a donné l’occasion de se faire une place dans l’équipe type et de marquer son premier but en rouge et vert, lors de la rencontre inaugurale remportée par la Grèce.
Avec les 37 buts qu’il compte aujourd’hui, “CR7” menace également les records des plus grands artilleurs de son pays: le célèbre Eusébio des années 1960 (41 buts) et le très efficace Pedro Pauleta (47).
Mais, depuis les larmes versées par le jeune Cristiano à l’issue de cette finale perdue en 2004, encore face à la Grèce, la star planétaire qu’il est devenu n’a toujours pas de trophée international pour parfaire son enviable palmarès en club.Arrivée à maturité
Le natif de l’île de Madère a d’ailleurs eu du mal à asseoir son leadership suite à la retraite internationale du charismatique Figo, en 2006, car il a longtemps souffert des comparaisons avec l’ailier formé comme lui au Sporting Portugal et devenu avant lui un “galactique” au Real Madrid.
Pour ses détracteurs, Ronaldo serait trop souvent trahi par son individualisme, ses nerfs ou sa médiatisation à outrance. Et les fans, qui soupiraient devant ses succès au Manchester United puis au Real Madrid, étaient souvent déçus par ses performances en demi-teinte avec le Portugal.
Après la finale de l’Euro-2004 et une quatrième place au Mondial de 2006, Ronaldo et les siens ont enchaîné les campagnes de qualification laborieuses et des tournois peu brillants.
Attendu de pied ferme à l’Euro-2012, le capitaine portugais s’est finalement montré à la hauteur des attentes en portant son équipe en demi-finale, avant de tomber aux pieds de l’Espagne. Son doublé face aux Pays-Bas et son but décisif contre la République tchèque auront marqué certainement marqué le tournoi.
Pourtant, la route vers le Brésil, pays-hôte du Mondial-2014, semble à nouveau semée d’embuches pour les Portugais, battus vendredi en Russie (1-0) malgré leur domination. Fébrile, puis écoeuré, Ronaldo n’a donné qu’une pâle image du joueur hors-norme qui, quelques jours plus tôt avec le Real, avait marqué un doublé à Barcelone.
“Mardi, je ferai mon 100e match international auprès de notre public et je n’aurai que la victoire à l’esprit”, a-t-il assuré sur sa page Facebook, appelant le public à remplir le stade du Dragon à Porto (nord) pour célébrer l’occasion.
AFP