Superstar de l’Ukraine, Andreï Shevchenko (35 ans) a annoncé samedi sa retraite de joueur au soir d’une carrière éclose et achevée au Dynamo Kiev mais qui a décollé à l’AC Milan, avec un Ballon d’Or et une place dans le Gotha européen des tout meilleurs buteurs.
En Ukraine, le capitaine de la sélection, qui va se lancer en politique, est considéré comme un monument national à l’instar de son homonyme, le Victor Hugo local que fut Taras Shevchenko (XIXe siècle).
La poésie footballistique d’Andreï s’est écrite en 17 ans d’une carrière internationale riche de 48 buts en 111 capes, avec en apothéose un doublé contre la Suède (2-1) à l’Euro-2012 organisé à domicile, après avoir atteint les quarts de finale du Mondial-2006, unique Coupe du monde disputée par les Jaune et Bleu.
“Andreï n’est pas n’importe quel joueur de football. C’est aussi une personne à l’autorité immense et indiscutée”, avait ainsi relevé le sélectionneur Oleg Blokhine, l’autre grand joueur dans l’histoire de l’ex-république soviétique.
Car Shevchenko, guide en sélection nationale, a aussi brillé en club, en décrochant les titres suprêmes collectif (Ligue des champions 2003) et individuel (Ballon d’Or 2004), et en devenant le 3e meilleur buteur en compétitions de club européennes avec 67 buts, derrière Raul (77) et Filippo Inzaghi (70).
Mais Shevchenko, c’est aussi une carrière coupée en deux par son transfert à Chelsea en 2006. Le buteur rapide et efficace devient pataud et fantomatique.
Triplé au Camp Nou
Le natif de Dvirkivshchyna, près de la capitale ukrainienne, fait d’abord ses classes au Dynamo Kiev où il récolte notamment cinq titres de champion consécutifs (1995-1999) au sein d’un club traditionnellement hégémonique.
En 1997, Shevchenko inscrit un triplé sur la pelouse du FC Barcelone, écrasé 4-0 en Ligue des champions! Auréolé de cet exploit, l’Ukrainien de 21 ans se fait un nom en Europe.
L’AC Milan l’attire en 1999 et ne le regrettera pas: celui que l’on appelle désormais “Sheva” finit meilleur buteur du Championnat d’Italie dès sa première saison, puis une seconde fois en 2003-2004 (24 buts à chaque fois).
Entre ces deux exercices, il remporte la Ligue des champions en transformant le tir au but décisif face à la Juventus (0-0 a.p., 3-2 t.a.b.). L’attribution du Ballon d’Or 2004 parachève ces années dorées.
La star des Rossoneri, qui habite en centre-ville à Milan, dont il apprécie la vie culturelle, décide en 2006, à la surprise des fans qui l’adulent, de céder aux avances de Roman Abramovich, le propriétaire russe de Chelsea, pour un transfert record en Angleterre de 45 millions d’euros.
Mauvais choix: Shevchenko apparaît liquéfié par la concurrence de Didier Drogba, erre sur le terrain ou dépérit sur le banc, et retourne finalement à Milan en 2008. Mais quelque chose s’est cassé.
Retour en 2009 à la case départ, au Dynamo Kiev, où sa fin de carrière est perturbée par des blessures, notamment au dos. Ses deux buts inscrits du front à l’Euro lui permettent finalement de partir la tête haute.
AFP