Par Gary Eliézer
Inauguré le 15 juillet 2014, le Centre Sport pour l’Espoir a célébré ses 6 ans d’existence la semaine dernière. Pour l’occasion, son Directeur Général, Marc Arthur Jean-Louis, tarde plutôt sur les choses à réaliser au complexe car le travail est encore enorme même s’il reste satisfait.
Construite par le Comité International Olympique, cette gigantesque infrastructure sportive, gérée depuis par la fondation «Sport pour l’Espoir», est située à l’angle de la route nationale #1 et la route neuve. Elle comprend deux grandes halles intérieures pour l’entraînement, une halle intérieure pour les compétitions et plusieurs terrains et courts extérieurs où 14 sports olympiques sont pratiqués dans l’ensemble: football, rugby, athlétisme, volley-ball, basket-ball, handball, tennis, judo, taekwondo, boxe, karaté, badminton, tennis de table et haltérophilie.
De Bernard Daniel jusqu’à Marc Arthur Jean-Louis, en passant par Robert Duval, Guy-Nicole Lemite, Bony Georges et Marylin Paul, l’unique centre olympique du pays a connu plusieurs responsables mais toutes ces personnes qui ont fait un bon boulot selon monsieur Jean-Louis cependant il y a tant de vides à combler: “Cela fait 1 an depuis que je suis le responsable du centre et j’ai hérité d’une bonne structure laissée par les anciens directeurs ça qui rend mon travail moins difficile; cependant les ressources économiques sont en baisses. Le CIO n’octroie plus les mêmes moyens du coup notre budget de fonctionnement a donc baissé en valeur réel et par ailleurs les besoins ont augmenté,” a précisé l’homme de 43 ans.
L’une des missions fondamentales de ce complexe sportif c’est de former des athlètes capables de représenter le pays dans des compétitions majeures internationales, et ce, les fédérations nationales devaient être parties prenantes mais depuis pas moins de deux ans, les associations sportives n’ont pas exploité au maximum le centre: “Les fédérations sont de moins en moins en vue ces dernières années vu qu’elles ont déjà utilisé leur crédit, ce système établi au départ qui leur permettait de bénéficier de l’espace sans payer des frais. On réclame désormais un minimum par personne pour l’utilisation afin d’entretenir le centre si coûteux,” a regretté Marc Arthur Jean-Louis.
Depuis l’annonce faite par le président de la République concernant les deux personnes testées positives au Coronavirus le 19 mars dernier, le Centre Sport pour l’Espoir a été fermé et quelques jours après, le gouvernement haïtien a bien choisi d’une partie pour la transformer en espace de logement pour traiter les personnes atteintes de cette pandémie, une décision qui a conduit également à la révocation de plusieurs entraîneurs formateurs, Marc Arthur Jean-Louis a pris le soin pour porter une clarification: ” Le centre est bien placé pour gérer ce problème, nous disposons d’un espace assez large, et cela n’affecte en aucun cas les autres activités car il n’y en a pas, l’Etat nous a contacté et nous avons accepté,” a dit sans langue de bois Jean-Louis avant d’ajouter: “Nous avons dû prendre une grosse décision au cours du mois de mai par rapport à cette pandémie en écartant 8 entraîneurs car nous n’avons plus des activités sportives au centre alors pourquoi continuer à payer ces formateurs s ils ne travaillent pas ? Cela a fait du bruit dans la presse mais notre budget ne correspond pas avec cette réalité du moment.”
Aujourd’hui le Centre Sport pour l’Espoir compte plus de 400 jeunes en formation continue dans son programme sportif scolaire qui espèrent un jour représenter le pays lors des grands rendez-vous. Ce centre n’est autre qu’une structure tout simplement extraordinaire pour faire le développement du sport en Haïti même si pour Marc Arthur Jean-Louis ce n’est qu’un grain de sel: ” Il est un joyau mais je pense, pour un développement réel il faudrait y avoir au minimum un par département et là, nous aurons des bons athlètes aux grandes compétitions puisqu’on sait déjà nous avons une population jeune et talentueux.”
Le centre, dont la construction s’élèvait à USD 18,7 millions, est une initiative conjointe entre le CIO, ses partenaires clés et le gouvernement haïtien a 6 ans et plein objectif reste à concrétiser, comme un terrain de basketball muni d’un plancher sportif adéquat qui offrira aux utilisateurs une meilleure performance athlétique tant pour pratiquer les déplacements de jeu que pour les aptitudes, et pour recevoir des compétitions internationales. L’avenir dira le reste.