Juste avant le mois de juin, les commentaires ont été flatteurs à l’égard de Sébastien Migné qui affichait un 9,5/10 dans un an pile à la tête des Grenadiers. Et d’un coup interviennent les qualifications de la Coupe du monde, puis la Gold Cup pour en tirer les conclusions d’une sélection haïtienne sans idée.
Le Onze national a cartonné en Ligue des nations en 2024 en remportant tous ses matchs. 6 victoires, 29 buts marqués et seulement 5 encaissés. Un bilan plaisant qui devait servir d’apéritif pour les protégés de Sébastien Migné, sauf que le niveau des adversaires a été fallacieux. Porto Rico, Aruba et Sint Maarten nous ont fait croire que le groupe est compétitif pour les échéances de 2025. À tort !
Les attaquants de l’équipe haïtienne se fait une santé en Ligue des nations. Duckens Nazon, par exemple a inscrit 9 buts. Frantzdy Pierrot (7) et Deedson Louicius (3) en ont profité également. Même Christopher Attys a été impliqué sur 6 buts. C’était une campagne prolifique et une bonne balade pour remonter au premier plan et oublier une année 2023 qui a coûté à nos joueurs une relégation en Ligue B.
Au royaume des grands artificiers de la zone, il y a ceux qui empilent les buts sans s’arrêter, et ceux qui sortent du bois une fois de temps en temps. La paire Nazon-Pierrot appartient, pour l’instant, à la première catégorie. Depuis leurs débuts respectifs, ils comptent à eux deux 72 buts sous la tunique d’Haïti. Le premier cité n’est qu’à 7 réalisations d’égaler la légende Emmanuel Sanon avec ses 47 buts. Des chiffres hallucinants, bien que le contexte soit contrasté.
Passons aux choses sérieuses!
La magnitude d’un match se réfère à son importance ou à son poids dans le contexte d’une compétition. Elle peut être influencée par divers facteurs tels que le niveau des équipes, l’enjeu de la rencontre, le classement des adversaires. Cela reste une notion subjective qui dépend de la perception des acteurs du jeu et de l’importance que chacun y accorde. Cela dit, l’enchaînement des résultats dépend de beaucoup de facteurs. Comme c’est le cas pour l’équipe nationale en 2025.
Revenons donc à l’itinéraire de Sébastien Migné jusqu’à la Gold Cup ! En mars dernier, pour le premier test de l’année, Haïti a balayé (3-0) une équipe européenne, en l’occurrence l’Azerbaïdjan. Frantzdy Pierrot a claqué un doublé sur deux offrandes de Deedson Louicius. Et pour poursuivre les échéances qualificatives au prochain Mondial, la sélection nationale est allée pulvériser Aruba (5-0) au début du mois de juin avec des réalisations de presque toute l’attaque. Un carton pour valider le billet pour l’ultime phase qui se jouera à partir de septembre. Ce qui n’était plus arrivé depuis des lustres.
Le dernier match de cette 2e phase a été sans conséquence face à Curaçao, mais la défaite est cinglante. Une déconvenue (1-5) qui envoyait un signal clignotant quelques jours avant la Gold Cup. Et ce soir-là, nos attaquants étaient aux abonnés absents. Deedson Louicius a quand même mis le but de l’honneur. Arrivée à la plus prestigieuse compétition de la zone, Haïti n’impressionne pas contre l’Arabie Saoudite et Trinidad, comme un air de déjà-vu quand le niveau s’amplifie.
Qui plus est, il ne s’agit pas de les flinguer, mais la performance des attaquants haïtiens à la Gold Cup ne parle pas pour eux. On s’attendait à ce qu’ils brillent contre des adversaires prestigieux par rapport à ceux de la Ligue des nations, et c’est loin d’être le cas. Au-delà des chiffres, combien ont réellement eu un impact sur la “soi-disant” destinée de l’équipe nationale ? Les plus pessimistes diront aucun.
Certains iront fouiller dans leur mémoire pour retrouver la trace d’un but important. Et d’autres vont bientôt se focaliser sur un record. On essaie juste de mettre les choses dans leur contexte. Mais il est quand même bien dommage de voir des joueurs aussi talentueux peser aussi peu dans la balance quand ils arborent le maillot de la sélection. Pour passer un cap, Haïti va devoir augmenter le niveau d’exigence et changer de casting.