Par Manesson Chery et Douby Jean
Depuis plus d’une décennie nos différents championnats font face à des graves cas de violences assez répétitives, en majeur partie, les victimes sont les arbitres ou encore les équipes visiteuses ; parfois les comportements désagréables des supporters sont véritablement à la base de ces dérives ou encore ses actes de barbarie. Par ailleurs, l’aspect mystique ne cesse de prendre corps de notre football avec des équipes qui croient pertinemment que ces genres de pratiques peuvent leur entrainer dans le chemin du succès. Face à une telle situation, Quel est l’avenir de notre sport roi dans les prochaines années ?
Si pour certains dirigeants, parler de ces dérives ne fait que ternir l’image du football, mais on peut toujours se demander si la presse sportive devrait se taire face à cette situation. La fin de la série de clôture de la saison 2017 du championnat national de première division a été marquée par des scènes de violences. Plus près de nous, il y avait le feuilleton entre l’AS Mirebalais et le Racing FC. Le dimanche 5 décembre 2017, au Parc Bayas lors des ½ finales des play-offs où l’arbitre Sterlin Adonis a failli laisser sa peau après avoir été agressé. De nos jours, dans le football moderne est-il possible qu’un arbitre, en train d’exercer son travail ne puisse pas le faire en toute quiétude à cause d’un déficit sécuritaire ?
Récemment, l’ex-Premier Ministre, Laurent Salvador Lamothe avait affirmé que son gouvernement avait construit 25 Stades dont le Parc Bayas ou s’était déroulé le match entre les Mirebalaisiens et les Gonaïviens. Mais à l’œil nu on peut constater que ce centre que l’ex-ministre considère comme Stade n’a même pas un grillage, sans parler des autres critères… l’arrogance des fans vis-à-vis des décisions des arbitres dans les Parcs laisse à désirer, alors en plein 21e siècle est-ce qu’on peut encore accepter toutes ces choses dans le football national ? Pourtant nous rêvons de rejouer une phase finale de coupe du monde.
Quant à l’aspect mystique, elle fait l’unanimité puisque les équipes haïtiennes, à part de quelques exceptions, placent leur confiance dans la sorcellerie commettant un support qui pourra les porter vers la cité du succès. On ne peut pas quand même oublier que tout peuple a ses origines, ses traditions, ses mœurs qui lui procure une certaine identité.
Cependant les diverses responsables de nos clubs mettent en valeur la pratique mystique même au sein d’un match de football, certaines fois ils le font sous les yeux de tout le monde en transvasant des choses sur la pelouse qui n’incitent que de la violence. Néanmoins, nous savons que ce jeu dont la base de la réussite est le travail sans relâche. Le pire, même entre coéquipiers, il n’existe pas toutefois une fraternité, l’un ne peut pas laisser ses chaussures tout près de l’autre en comprenant à cause des choses de malfaisants.
Le 25 septembre 2017, Manchini Telfort, l’attaquant de l’AS Capoise avait mentionné dans un entretien accordé à Haïti-Tempo que son manque d’efficacité était d’ordre mystique pointant du doigt un autre joueur de la D1, ça qui reflète un aspect très connu dans la société haïtienne, même s’il est complètement impossible à vérifier ses dires. Lors des matchs de championnat national, les équipes visiteuses refusent catégoriquement de pénétrer dans les vestiaires, mais si on se pose cette petite question, qu’est ce qui se cache dans ces vestiaires-là ? Chacune a son mystère, cependant pour un championnat dit professionnel est-ce une bonne image ? Surtout certains matchs sont retransmis en direct sur une chaine étrangère?
Malgré toutes ces gaffes, nous reconnaissons certaines équipes font la différence et croient dans l’esprit du fair-play.
En effet, nous vivons à l’ère de la modernisation du football donc ces types de réalité auxquelles faire face le football Haïtien devraient être bannis pour le bien de ce beau jeu. On a toujours le désir de participer à une seconde phase finale de coupe du monde, mais la sorcellerie peut-elle nous aider à concrétiser ce rêve? Sachant que le sport tourne autour du travail assidu pour arriver à la réussite.
Nous devons repenser la structure du championnat national afin d’attirer des sponsors, car les bénéficiaires seront les clubs qui pourront payer à temps leurs joueurs pour éviter que ces derniers rejoignent les équipes de la république voisine à la recherche d’un mieux-être.
On doit cesser de rester flotter dans les airs lorsque nous parlons de Championnat Haïtien de Football Professionnel tandis que nous ne pouvons même pas parler d’un niveau semi amateur si nous tenons compte de la partialité de l’instance qui coiffe ledit championnat lorsqu’il s’agit de trancher sur un dossier, sachant qu’un seul joueur peut être doté de deux licences pendant une seule saison, sachant que rare sont les joueurs jouant en D1 ayant un agent.
À côté de toutes ces lacunes, cette année a été une année de gloire pour le football haïtien, Wilde-Donald Guerrier qui avait porté les couleurs de l’America des Cayes et du Violette, a été présent en ligue des Champions de l’UEFA cette saison face à des ténors comme l”Atletico de Madrid, l’AS Roma et Chelsea. Donc, nous pourrons avoir au plus niveau plus de Donald Guerrier si nous révisons notre football et y apporter les changements nécessaires .
Vive le football, Vive le travail, Vive le fair-play