Par Marc Donald Jean Baptiste
Depuis quelques temps, les deux principaux clubs de la ville de Saint-Marc (Baltimore et Tempête) ne font plus peur au niveau national, occupés la modeste 15e et 18e place après 4 journées de championnat, pour 4 et 2 points respectivement sur 12 possibles. Ce début de saison catastrophique sert plus que jamais de prétexte valable pour des observateurs qui s’ entr’interroger sur la situation actuelle du ballon rond dans la région bas Artibonite.
Les années 2004 à 2011 restent les années d’or du football dans cette région. Tempête et Baltimore à eux seuls ont partagé quasiment tous les titres durant cette période dans le championnat national de première division haïtienne. 4 titres pour le Baltimore, champion fermeture saison 2005, triple champion série d’ouverture saison 2006, 2007 et 2011 et 4 titres aussi pour le Tempête (ouverture 2008, 2009, 2010, fermeture 2011). Maintenant, Quesque qui pourrait expliquer cette baisse de régime du foot dans cette région ? En Voici 4 causes principales.
La Relève ratée après la génération dorée
Pendant cette période de gloire, presque toutes les sélections nationales étaient de forte couleur saint-marcoise, avec la présence des joueurs clés comme Peter Germain, Pierre Roland Saint Jean, Allain Vubert, Vaniel Sirin, Hérold Junior Charles et consort. Aujourd’hui, sans remettre en question la valeur intrinsèque de certains rares jeunes présents en sélection Olympique (Jude Saint Louis/Baltimore et Fernander Dema /Tempête), il est fort de constater que depuis quelque temps Saint Marc ne produit pas autant de talents de niveau, pour ne pas dire il ne produit pas assez. Le dernier joueur saint-marcois a fait bonne impression en sélection sénior reste Hérold Junior Charles, d’où sa dernière sélection date le 6 septembre 2013. Ainsi, Les cadres vieillissent à l’image d’un Peter Germain qui est le symbole de cette fin de règne, et des remplaçants valables tardent à venir
Le manque d’investissement sportif
Si le transfert d’Eliphène Cadet de l’Aigle Noir vers Tempête n’est pas le plus gros du football Haïtien, il est sans doute parmi les tops 5 records de notre histoire. Ce transfert à l’époque, avec d’autres traduisent toute la volonté des dirigeants saint-marcois d’investir dans leur équipe. Il y a quelques temps, ces équipes accusent d’une hybridité certaine sur le marché de transfert. Le fait est que non seulement ils ne produisent pas de jeunes talents mais aussi ils ne viennent pas d’ailleurs. Avec les moyens du bord, l’équation de la D1 haïtienne devient même chinoise pour les clubs 4*4 et Belles colonnes.
Le divorce du public avec les clubs
Il n’y a pas de grandes équipes sans un grand public. Le soutien du 12ème homme est toujours inconditionnel dans les moments de gloire de toutes les grandes équipes. Le challenge qu’il dégage reste un élément catalyseur pour les clubs qui sont dans l’obligation de faire plus et mieux en vue de leur satisfaire. Aujourd’hui, il y a moins d’engouement de la part du public, le parc Levelt qu’avec Baltimore ou Tempête, c’est la sensation d’un cimetière dans les matchs depuis cette histoire de championnat haïtien de football professionnel de la FHF.
La relative remontée de certains clubs
Si on peut avancer aisément que Tempête et Baltimore ont dominé leur époque. La période post domination saint-marcoise (2012-2015) reste une chaise musicale entre des clubs comme valencia champion 2012, AS Mirebalais 2013, America champion d’ouverture 2014, Don Bosco champion fermeture 2014 et ouverture 2015. En dépit, qu’il est tôt de dire tel ou tel quel club assure la relève, mais il est aussi clair qu’en considérant les efforts des dirigeants du Don Bosco, on semble ne pas être loin d’une domination soutenue Petion-Villoise. Il n’est que d’attendre. L’avenir nous dira forcement le reste.