Par Merck’n Sley Suprême Jean-Pierre
Haïti avait la possibilité de s’attirer les projecteurs la semaine écoulée, d’une part par sa participation au premier tour des éliminatoires de la coupe du monde féminine U20 et d’autre part, par la tournée du trophée du Mondial féminin à Port-au-Prince car grâce à la performance des Grenadières, Haïti s’en est octroyée le droit. Loin s’en faut, c’est plutôt la maladresse qui s’est distinguée.
Un nouveau rêve de mondial gâché précocement
Il convient de souligner que par le biais de sa page facebook officielle, la Fédération Haïtienne de Football s’est créée une habitude de communication qui mérite d’être encouragée. Cette stratégie de tenir en haleine la famille sportive est positive et payante mais quand elle fait place au silence sur un sujet très important, elle porte à équivoque et devient fragilisante.
En 2018, Haïti s’est qualifiée pour le premier mondial féminin de son histoire, mais en U20, 5 ans plus tard l’exploit est réédité cette fois en senior, plus honorablement. Cela constitue donc une bonne raison de mieux traiter le football féminin afin de permettre davantage d’exploits de ce genre.
C’est triste quand pour une énième raison administrative, de quelque description qu’elle soit, toute une génération de joueuse se retrouve priver de ce rêve, celui de participer à un mondial U20. Non pas parce qu’elles n’ont pas été bonnes, mais tout simplement parce qu’elles n’ont pas été autorisées à montrer ce dont elles sont capables.
C’est encore plus regrettable quand les personnes qui ont le titre et le pouvoir de gérer les sélections gardent le silence plus que 48 heures après cette déconvenue, comme s’il ne s’était passée rien de grave. Même la liste des joueuses n’a jamais été publiée. La vérité c’est que le vendredi 14 avril Haïti devait faire son entrée en lice face aux Bahamas. Aucune note officielle n’a été publiée pour expliquer pourquoi la sélection n’a pas joué son match.
La page Facebook officielle de la FHF était bien active car elle a tenu son audience informer du passage éclair du trophée de la coupe du monde dans la capitale le lendemain 15 avril. Néanmoins, cette “stratégie de communication” a préféré opter pour une lettre antidatée publiée tardivement dans la soirée du dimanche 16 avril mais portant la date du 14 avril, tentant d’expliquer la mésaventure des jeunes grenadières, informant du même coup que la Fédération reste concentrée pour les échéances à venir. Aucun commentaire n’a été autorisé sous la publication du communiqué.
Le passage rapide du trophée s’explique peut-être par la situation sécuritaire difficile du pays, mais cet événement éphémère était semble-t-il de loin plus important pour les membres du Comité de normalisation de la FHF, apparaissant tout sourire sur les photos. Questionnée par un journaliste sur le problème de visa des joueuses U20, Madame Monique André a botté en touche, tout en ironisant :“Non non, sa pa la jodia. Se koup la ki pase la, koup la pa gen pwoblèm viza, li antre”.
Voilà une attitude qui n’arrange ni l’institution, ni les joueuses qui se sont préparées pour défendre les couleurs de leur patrie. Ignorer de bon gré une telle bourde, c’est comme l’assumer maladroitement. Une plaie de plus que le football haitien devra guérir, mais… Quand?