Le premier avril 2000, la sélection haitien ne battait sèchement les Bahamas (9-0) au Stade Sylvio Cator, en match comptant pour les qualifications de la Coupe du monde 2002 au niveau de la Caraïbe. Dans une ambiance de folie, Golman Pierre et ses coéquipiers étaient d’une efficacité redoutable ce jour-là. Ce qui était normal pour une équipe bourrée de talents à cette époque.
Pour les éliminatoires du Mondial 2002 en Asie, 24 pays de la région caribéenne s’étaient livrés dans une lutte pour les tickets donnant accès au tour suivant. Ils étaient repartis en 3 groupes comportant plusieurs phases et les matchs se jouaient sous le format aller-retour. Le vainqueur de chaque poule se qualifiait pour les demi-finales, alors que leur dauphin passait par les barrages.
Placés dans le Groupe 3, les Haïtiens avaient la Dominique comme premier adversaire. Et ils remportèrent cumulativement la double confrontation (7-1) en gagnant notament (4-0) à Port-au-Prince avec un triplé de Golman Pierre et une réalisation de Jean-Rebert Menelas. Pour le 2e tour de cette poule, le Onze national avait dans le viseur les Bahamas, tombeurs d’Anguilla. Le match aller se soldait par un score sans appel de (9-0). C’est sur cette rencontre qu’on va s’éterniser à travers notre Rubrique (“Et si l’on remontait?”) qui est à sa 15e sortie.
On est le 1er avril 2000, 12 000 personnes se rendirent au Stade Sylvio Cator pour accueillir la sélection bahaméenne et pour supporter les Grenadiers. Une ambiance infernale, une mobilisation d’une foule agitée, voilà comment on pouvait décrire ce qui se passait sur les lieux du match. La partie ne commençait encore et l’on avait pressenti ce qui attendait les visiteurs.
Le Onze de départ aligné par Emmanuel Sanon ce jour-là:
Geteau Ferdinand (G), Frantz Gilles, Roosevelt Désir, Gabriel Michel, Christmonor Thélusma (Dieuphène Thélamour 78e), Carlo Marcelin, Jean-Roland Dartiguenave (Jean-Baptiste Gilbert 66e), Wilfrid Montilas, Jean-Mueller Altidor, Golman Pierre (Vladimir Edouard 71e) et Jean-Rebert Menelas.
L’arbitre salvadorien Nery Alfaro donna le coup d’envoi et trois (3) minutes suffisaient aux hommes d’Emmanuel Sanon de trouver la faille. À la suite d’un corner botté par Christmonor Thélusma, Gabriel Michel allait déclencher les hostilités en reprenant le cuir de la tête (1-0). Après une multitude de passes, Roosevelt Désir a été servi sur le flanc droit et n’a pas hésité à centrer parfaitement pour Goldman Pierre. Ce dernier a combiné magnifiquement de la tête avec Jean-Rebert Menelas, opportuniste, qui marqua le (2-0) à la 8e minute de jeu. Alors que l’on jouait le premier quart d’heure, Gabriel Michel réalisa une frappe splendide, imparable pour le portier bahaméen, Harvey Mullings (3-0). Les aussauts se corsaient du côté haïtien. À la 29e, Roosevelt trouva Golman Pierre qui ne laissait aucunce chance aux visiteurs de la tête (4-0). Nous jouions la 33e quand Wilfrid Montilas renversa le jeu et trouva à gauche Christmonor qui a pris des mètres avant de solliciter Menelas, lui qui s’est offert le doublé de la tête (5-0). 4 minutes plus tard, Golman Pierre fusilla le gardien adverse du pied gauche pour le but du (6-0).
Au retour des vestiaires, les Jaune et Noir avaient choisi de remplacer leur portier, Harvey Mullings, qui cédait sa place à VanDyke Bethel (46e). Le changement de gardien ne pouvait empêcher aux Bahamas d’encaisser d’autres buts. À la 57e minute de jeu, les visiteurs perdaient la balle dans l’entre-jeu au profit de Gabriel Michel qui décochait un tir puissant et le ballon était légèrement dévié par un défenseur adverse avant de finir sa course au fond des filets, (7-0). Le triplé pour “Tigana”. 6 minutes après l’heure de jeu, le sélectionneur haïtien, Emmanuel Sanon, opérait son premier changement en sortant Jean-Roland Dartiguenave à la faveur de Gilbert Jean-Baptiste. On jouait la 68e, Christmonor centrait pour Golman. La reprise de la tête de l’attaquant du FICA était contrée et le rebond toucha sans forcer le pied droit de Jean-Rebert Menelas avant de traverser la ligne de but, (8-0). Un triplé donc pour le buteur du Roulado de la Gônave. Golman, auteur d’un doublé, céda sa place à Vladimir Edouard à la 71e. Une minute plus tard, pour son premier contact avec le ballon, ce dernier allait s’offrir le dernier but de la rencontre d’une reprise à l’entrée de la surface de réparation. Triple passeur décisif, Christmonor avait été remplacé par la suite par Dieuphène Thélamour (78e). Score final (9-0), un match qui reste donc dans les annales du foot haïtien.
Il faut dire, seize (16) jours plus tard, l’équipe nationale était allée prendre trois nouveaux points à Nassau, en s’imposant (4-0) grâce à Golman Pierre et Vladimir Edouard, auteurs d’un doublé chacun. Pour le 3e tour, les Grenadiers allaient échouer face au Trinidad, de quoi perdre la tête du Groupe au profit de leur adversaire du jour qui les avait battu (3-1) à Port of Spain. Le match retour a été mal négocié, car l’attaquant de Manchester United, Dwight Eversley Yorke, doucha le Stade Sylvio Cator qui comptait 15 000 spectateurs en ouvrant la marque depuis la 26e. Mais Dieuphène Thélamour sauva les siens à une poignée de minute avant le coup de sifflet final de l’arbitre mexicain Gilberto Alcala.
Terminant 2e derrière les “Socca Warriors”, la sélection nationale avait dû passer par les barrages pour tenter de se qualifier à l’ultime phase. Pour commencer, Gabriel Michel et compagnie héritèrent du Honduras qui les élimina. Francisco Pavón et Carlos Pavón avaient montré la voie à leurs coéquipiers qui s’imposèrent à l’aller (4-0) à domicile, puis au match retour (3-1) le 17 juin 2000 malgré le but de Golman Pierre, lui qui termina comme 2e meilleur buteur des éliminatoires du Mondial 2002 au niveau de la CONCACAF avec 12 réalisations.