Grande attraction du championnat de l’État du Wisconsin aux États-Unis, Alec Philippe, le fils du leader de FRN, Guy Philippe, parle absolument de tout dans un entretien exclusif accordé à haititempo.com. Le jeune joueur de 18 ans qu’on avait présenté dernièrement, nous a fait des confidences sur sa vie, sa carrière de footballeur et comment il voit son avenir dans ce jeu qu’il adore.
Évoluant aux États-Unis depuis 2008, l’attaquant malgré Haïtien, n’écarte pas la possibilité de porter le maillot de l’équipe Américaine dans le futur, une éventualité qui devient beaucoup plus grande depuis son année 2015 extraordinaire avec Marquette High School.
Découvrez ses propos dans nos micros.
HT : Qui est Alec Philippe?
AP : Je suis Alec Philippe, fils de Natalie (une Américaine, NDLR) et de Guy Philippe. Je suis né en Haïti à Port-au-Prince le 15 septembre 1997. J’ai eu la chance de découvrir des pays de tous horizons dès mon plus jeune âge: Haïti, les États-Unis, l’Équateur et la République Dominicaine, ces différentes mutations m’ont permis d’acquérir des connaissances linguistiques solides en Anglais, Français, Créole et Espagnol. J’ai commencé mes études en Haïti à l’école La Casa Dei Bambini à Port-au-Prince et les Frères Joseph Odile aux Cayes, j’ai continué en République Dominicaine et en Équateur, ensuite je suis allé aux États-Unis et là, j’ai intégré le Milwaukee French Immersion school, Milwaukee School of Languages, Marquette University High School et très bientôt je serai à Wright State University.
Je suis catholique, je recevais une éducation religieuse quand j’étais à l’école des Frères Joseph Odile aux Cayes et à Marquette High School et cette éducation m’a inculqué une belle discipline de vie qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. J’essaie de vivre ma vie par les 5 caractéristiques d’un jésuite: être ouvert à la croissance, très compétent intellectuellement, engagé pour la justice, religieux et j’aime les autres. La plupart de mes amis me décrivent comme un type sociable, amusant, athlétique et intelligent. J’aime beaucoup partager, chaque année je participe à des collectes de fonds pour des gens défavorisés en Haïti.
HT : Quand avez-vous commencé à jouer au football?
AP : Je commençais avec le football quand je vivais en Floride, à cette époque j’avais environ 6 ans, mais après un an, je disais à ma mère que je ne l’aimais pas et je laissais tomber… en Haïti aussi j’avais l’habitude de jouer dans les rues avec mes copains mais c’est quand je me suis retourné aux Etats-Unis en 2008 que je recommence à le pratiquer.
HT : Quelle position jouez-vous?
AP : Je suis un avant-centre, des fois on m’utilise dans d’autres postes.
HT : Votre équipe et vos joueurs préférés?
AP: J’ai toujours aimé le Milan AC, je me souviens de cette époque où il y avait Inzaghi, Kaká, Ronaldinho, Pato, Seedorf, Pirlo, etc. C’était une équipe formidable, de nos jours, c’est le Borussia Dortmund qui a attiré mon attention avec son tandem, Pierre-Emerick Aubameyang et Marco Reus. Reus ne manque jamais de marquer des buts incroyables et Aubameyang est tout simplement un TGV (Train à grande vitesse, NDLR). En ce qui a trait à mes joueurs préférés, j’aime justement Aubameyang et Jeff Louis. Aubameyang est une bête, il a une force phénoménale, sa finition est impeccable, il possède une pointe de vitesse remarquable, et Jeff Louis est mon joueur haïtien préféré, également pour sa pointe de vitesse mais aussi pour ses tirs puissants et à distance.
HT : Comment vous sentez-vous le fait d’être considéré comme le meilleur joueur de l’Etat du Wisconsin aux Etats-Unis?
AP : C’est dur. Il y a une lourde pression à chaque fois que je monte sur un terrain pour un match parce que presque tous les joueurs de cet État savent qui je suis et attendent le meilleur de moi mais ça représente quand même une motivation pour faire mieux et pourquoi vous devriez être considéré comme le meilleur dans l’état. En outre, c’est aussi une motivation pour moi de continuer à travailler dur pour devenir le meilleur dans le Midwest (une région aux États-Unis, NDLR).
HT : Où puisez-vous votre inspiration ?
AP : Dans mon amour, ma passion pour ce jeu, jouer au football est quelque chose que j’aime faire et j’essaie toujours d’améliorer mon jeu pour être meilleur, ça me rend très compétitif.
HT : Y a-t-il un aspect dans votre jeu que vous souhaitez améliorer à l’ avenir?
AP : Je voudrais améliorer mes mouvements, parfois, je suis trop à l’aise dans un seul endroit ce qui rend très facile le travail des défenseurs, en améliorant ceci, je trouverai plus d’opportunité soit pour armer une frappe soit pour faire parler ma pointe de vitesse, Je voudrais améliorer aussi ma vision sur le champ de jeu et ma prise de décision, enfin, ma touche et ma frappe de balle puisque dans le haut niveau, le ballon se déplace extrêmement rapide et toute mésaventure peut vous mettre dans de mauvaises situations.
HT : Pourquoi avez-vous choisi Wright State University pour continuer vos études et pour jouer au football?
AP : Je choisis Wright State University parce que je crois que c’est la bonne direction pour moi. L’entraîneur de l’équipe de cette université est un ancien de Marquette University High School et j’ai un lien très fort avec lui à cause de cela, j’ai aussi eu l’occasion de visiter le campus et de rencontrer les entraîneurs et les autres joueurs, J’ai adoré le personnel, les joueurs et la ville en générale. C’est une équipe forte et même très forte. Je suis impatient pour jouer avec elle.
HT : Si vous êtes convoqué en équipe des États-Unis et Haïti vous appelle en même temps, quelle sélection choisiriez-vous de défendre ses couleurs ?
AP : C’est une décision difficile … J’ai déjà eu cette conversation avec ma famille et nous avons plaisanté autour de ce sujet, mais il semble que maintenant ça commence à être sérieux puisque cette éventualité est devenue beaucoup plus grande, c’est difficile de choisir. Pour le moment, je voudrais me concentrer sur le travail afin d’améliorer mon jeu pour que j’aurai effectivement cette opportunité d’être appelé en équipe nationale américaine ou celle d’Haïti.
HT : Répondrez-vous à n’importe quelle sélection qui vous appelle en premier?
AP : Non, avant de prendre ma décision, il serait bon de rencontrer les joueurs et les entraineurs pour connaitre leur projet et surtout ce qu’ils attendent de moi. J’adore les deux pays, j’ai passé une grande partie de ma vie aux États-Unis mais une partie de moi est restée en Haïti, donc il n’y aura aucun problème de fierté quel que soit mon choix.
HT : Vous avez mentionné le nom de Jeff Louis comme étant votre Joueur haïtien préféré, suivez-vous de près l’équipe haïtienne ?, si oui, que pensez-vous de cette sélection ?
AP : Malheureusement, je n’ai pas la possibilité de regarder l’équipe Haïtienne de très souvent parce que chez moi, nous ne disposons pas beaucoup de chaînes de sports. Cependant, j’ai regardai le match face aux États-Unis lors de la Gold Cup 2015, alors ce serait injuste de juger cette sélection sur une rencontre mais je pense que c’est une bonne équipe qui, a forcé les États-Unis, une équipe nationale de premier plan dans le football, à gagner par un but à zéro.
HT : Entre Haïti et les Etats-Unis qui supporterez-vous pour la Copa America centenario ?
AP : Heureusement, Haïti et États-Unis sont tombés dans des groupes différents, donc je serai en mesure de supporter les deux. En cas d’un face à face à la deuxième phase… je choisirai Haïti puisque les États-Unis avaient gagné la dernière fois lors de leur rencontre, c’est le tour d’Haïti donc de prendre le dessus.
(Propos recueillis par Benson Petit-Clair pour haititempo.com)