Évoluant actuellement en Espagne au sein d’AD Alcarcon, un club qui, des années de cela avait barré la route au Réal Madrid en Copa del Rey, son nom est Jerry Merveille. Ayant comme pied fort le gauche, le natif de Pacôt a répondu à quelques questions de notre rédaction. Sur ce, découvrons son entretien exclusif.
H.T : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
J.M : Je suis Jerry Marven Merveille, j’ai vu le jour le 12 janvier 1996 à Port-au-Prince.
H.T : Parlez-nous un peu de votre carrière !
J.M : Tout a commencé à l’EFPAD (Ecole Football Patrice Dumont). Après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier, j’ai pris la destination des États-Unis plus précisément New York. Là-bas, j’ai pu jouer avec Sewhanaka High School et Elmont FC durant 6 mois. De retour en Haïti, j’ai passé une année à porter la tunique du FC SHANA (1 an). Une fois, mon bacc en poche, j’ai fait mon come-back sur le sol de l’Oncle Sam et également évolué pendant deux années sous les couleurs de Whatcom Community College avant de prendre la décision de perforer le marché européen. Me voici maintenant en Espagne où je fais partie de la famille d’AD Alcorcon.
H.T : Impressionnant, mais comment avez-vous atterri en Espagne ?
J.M : À l’issue de ma dernière saison avec Whatcom Community College, je me suis dit que le temps était venu de presser sur le bouton stop afin de tenter ma chance dans un nouveau circuit. Ainsi, j’ai contacté un ami à moi qui réside à Madrid pour avoir une idée des différentes formations espagnoles et ce dernier m’a filé une longue liste. Donc, je lui ai dit que je viendrai sur ce sol, pour y passer un mois juste dans le but de trouver un club. Ainsi, après un passage en Haïti pour récupérer mon visa, je me suis rendu là-bas pour foncer vers mon objectif. Pendant 13 jours, j’ai effectué des va-et-vient dans divers clubs mais rien n’a fonctionné. Puis, j’ai continué mes recherches et en baladant sur google, j’ai tombé sur AD Alcorcon. Par la suite, je me suis rendu dans l’enceinte du club et j’ai pu parler au directeur qui après lui avoir montré certaines vidéos et mon CV, m’a proposé un stage.
H.T : Comment ça roule avec Alcorcon ?
J.M : Les choses vont assez bien, Je suis dans un processus d’apprentissage puisque c’est un nouveau système. Le système utilisé dans les collèges et celui-ci est bel et bien différent. Mais, je ne cesse de progresser.
H.T : Vous évoluez avec l’équipe première?
J.M : Non, je joue avec les u-23 mais mes performances détermineront la suite notamment avec un déficit de latéral gauche en équipe A.
H.T : En tant qu’un haïtien qui évolue en Espagne, pourquoi ce marché paraît-il difficile pour vos compatriotes?
J. M: On n’a pas assez de représentants sur le marché international et vu la vision qu’on a de notre pays, pour décrocher un contrat, le joueur haïtien doit travailler 10 fois plus que les autres nations.
H.T : Suivez-vous de prêt la sélection nationale ?
J.M : Bon oui, je fais cet exercice assez souvent.
H.T : Bon nombres de joueurs souhaitent un jour porter l’écusson d’Haïti, est-ce le même cas de figure pour vous?
J.M : Défendre le bicolore national donne lieu à un sentiment de fierté d’ailleurs ce n’est pas une chose aisée. Récemment, j’ai pu jouer avec les U-23, cela m’a grandement touché et pour moi cette expérience valait plus que l’argent.
H.T : Avec Donald Guerrier et Alex Christian Junior comme concurrents directs, pensez-vous pouvoir décrocher une place en équipe national si toutefois Haïti se qualifierait pour la Gold Cup?
J.M : Wilde-Donald Guerrier et Alex Christian Junior sont deux éléments redoutables qui ont porté le bleu et rouge à plusieurs reprises. Donc, si j’aurais la bénédiction de Marc Collat, ce qui arrivera sûrement un jour, je pense qu’il serait question de se livrer à fond afin de placer Haïti le plus haut que possible. Sinon je ne cesserai de travailler pour progresser le plus que possible.
HT : Lors de votre passage en Haïti dernièrement, vous avez réalisé une activité ayant un caractère sportif et social à la fois. Donnez un peu de détails !
J.M : J’ai réalisé un tournoi dans un quartier où j’avais l’habitude de jouer au football. Sur la ligne de départ, il y avait 4 équipes comptant chacune 10 joueurs dans leur rang et les acteurs de l’équipe championne devraient bénéficier d’un support financier pour leur année scolaire. C’était l’objectif visé puisque je crois aveuglément dans l’éducation et vue la situation actuelle du pays, je pensais à marquer ce pas pour supporter quelques parents.
HT : Avez-vous un message ?
J.M : Faites du travail les béquilles qui vous aideront à avancer car vous n’êtes pas sans savoir que rien n’est aisé. Gardez la tête haute, Priez. Si vous aviez un rêve, armez vous de courage puisque des pierres se dresseront sur votre route, à vous de décider d’en faire des murs ou des ponts.