La France n’a jamais perdu face à l’Espagne en phase finale. Et à chaque fois que les Bleus ont croisé la Roja, l’aventure a duré longtemps.
Six ans après, Florent Malouda s’en souvient comme si c’était hier. “La presse espagnole s’était moquée de nos vieux joueurs. Le taureau espagnol devait s’amuser avec le coq français. Ils ne pouvaient pas mieux faire pour booster le vieux coq. Il y avait cette envie de montrer qu’on était les plus forts sur le terrain. On avait des joueurs exceptionnels et on ne s’était pas trompé d’adversaire à cette époque-là.” Et la France avait encore renvoyé l’Espagne à ses chères études. C’était la dernière fois jusqu’à ce jour que la Furia Roja quittait une compétition majeure la tête basse. Vainqueur 3-1 d’un 8e de finale dont elle était loin d’être la favorite, la France poursuivait sa route vers une finale de Coupe du monde qu’elle allait laisser échapper d’un rien.
En 2012, les Espagnols sont encore plus favoris qu’ils ne l’étaient en 2006. Et Zinédine Zidane a déserté les rangs bleus. Ceux que la presse ibère qualifiait de “champions de rien” en 2001, quand les “champions de tout” tricolores venaient leur rendre visite à Valence, ont bien changé. Mais l’équipe de France peut au moins s’appuyer sur la méfiance qu’elle suscite dans de l’autre côté des Pyrénées. Et sur une riche histoire qui l’a vue martyriser la Roja plus d’une fois. La statistique est sans équivoque : les Espagnols n’ont jamais battu les Bleus en phase finale : 4 matches, 3 défaites et 1 nul, à Leeds au premier tour de l’Euro 1996. La France de Jacquet prenait alors son envol et allait atteindre les demi-finales.
Raul, Arconada, etc.
Hormis le huitième de Coupe du monde 2006, les deux rencontres les plus marquantes l’ont été au Championnat d’Europe et à seize ans d’intervalle. A chaque fois, les Bleus ont brisé un rêve et nourri le leur. Ce fut le cas à Bruges en 2000 (2-1). L’image de ce penalty (généreux) accordé et manqué par Raul dans les arrêts de jeu a longtemps hanté les nuits ibères et égayé celle d’une équipe de France qui n’a jamais éliminé l’Espagne pour rien lors des grandes compétitions. L’exemple ultime remonte à 1984 et la finale du Championnat d’Europe, remportée 2-0 par les Français, ouvrant le palmarès de l’équipe de France et envoyant Luis Arconada en enfer.
Avant de se retrouver samedi en quart de finale de l’Euro et dans quelques mois à l’occasion des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, Français et Espagnols pourront aussi se souvenir que le résultat de leurs quatre derniers amicaux ont donné le ton de leur campagne à venir. Surtout celle des Bleus d’ailleurs. En 1998, ouverture du Stade de France, les Bleus s’imposent “on ice” 1-0. Ils remporteront la Coupe du monde quelques mois plus tard. En 2001, Roger Lemerre et ses hommes prennent une première claque amicale en Espagne (2-1). On connait la suite. Revient-on sur 2008 et, surtout, 2010 ? Deux défaites des Français, dont une leçon au Stade de France avant l’Afrique du Sud. Et Anelka qui commençait à mettre de l’huile sur le feu. Quand on vous dit que ça compte un France – Espagne…
Maxime DUPUIS Eurosport