Pour Zinédine Zidane, pas de doute possible: l’Espagne est clairement au-dessus du lot et sera favorite face à l’équipe de France en quart de finale de l’Euro, samedi. Presque six ans après le bon souvenir du Mondial 2006. Lors de ce huitième de finale, “ZZ” avait brillé.
Il était le centre d’attention du huitième de finale de Coupe du monde 2006 entre la France et l’Espagne. Celui que les Ibères voulaient pousser à la retraite et qui avait finalement renvoyé le futur champion d’Europe et du monde à ses chères études. Pour la Cadena Cope, Zinédine Zidane est revenu sur ce match qui avait véritablement lancé l’aventure des Bleus en Allemagne après une phase de poules difficile. Et surtout sur celui qui réunira à nouveau les deux nations, samedi, en quart de finale de l’Euro 2012.
Concernant 2006, ce sont les gros titres de la presse espagnole, notoirement partisane et subjective, qui avaient piqué les Bleus au vif. “Nous étions très en colère et nous voulions le montrer sur le terrain”, confie l’ancien meneur de jeu tricolore. Six ans plus tard, le rapport de force a considérablement évolué. Du onze de départ tricolore, ce 27 juin 2006, il ne reste que Franck Ribéry et Florent Malouda dans le groupe. Côté espagnol, il y avait de titulaires ce soir-là Iker Casillas, Sergio Ramos, Francesc Fabregas, Xavi, Xabi Alonso et Fernando Torres. En plus de Carles Puyol et David Villa, forfaits pour cet Euro. Autant dire que là où un cycle français se refermait, l’Espagne bâtissait une arme de destruction massive qui détruit aujourd’hui presque tout sur son passage. “Aujourd’hui, on sait bien que l’Espagne est favorite, poursuit Zinédine Zidane. Et pas seulement du match, mais aussi de l’Euro.”
“Iniesta, un cas à part”
Pour “ZZ”, et comme pour quasiment tout le monde d’ailleurs, la physionomie du match de samedi sera à l’avantage de la Furia Roja: “La possession de balle sera espagnole car ils sont habitués à jouer comme ça et ils le font bien. La France le sait. On verra ce qu’il se passera en milieu de terrain.” L’entrejeu français, ce facteur de comparaisons un brin hâtives avec l’Espagne pour son côté créatif. Mais Zinédine Zidane n’est pas dupe: les hommes de Vicente del Bosque sont bien supérieurs dans ce domaine et il n’y a que la presse espagnole pour tempérer l’optimisme ambiant de l’autre côté des Pyrénées. Peut-être par superstition, pour s’éviter la désillusion de 2006. “Je pense que vous (NDLR: la presse espagnole) êtes trop durs avec votre sélection. Les Espagnols jouent très bien comme ils le font actuellement.”
En matière de comparaison, il y a aussi celle qui l’unit avec Andrés Iniesta, moteur du jeu ibérique. Le directeur sportif du Real Madrid repousse le rapprochement par des éloges: “Iniesta a une influence énorme dans le jeu de l’équipe. Par exemple, au dernier match, il a commencé tranquillement mais quand il démarre il est difficile à arrêter. L’Espagne joue bien car elle a énormément de bons joueurs. Mais Iniesta est un cas à part. Il pourrait même jouer gardien de but.”
L’ancien n°10 des Bleus n’oublie pas de glisser un mot à propos de son poulain. “On va assister à un bon match avec un bon Karim Benzema. Il a bien travaillé, il sait ce que représente le Real Madrid, ce qui n’était pas vraiment le cas avant son arrivée.” Mais la tâche qui attend l’ancien Lyonnais est immense. En 2006, face à une équipe espagnole pas encore au point, il avait fallu un exceptionnel Zinédine Zidane (et un non moins excellent Patrick Vieira) pour se qualifier. Sauf que de Hanovre à Donetsk, l’Espagne est devenue une machine de guerre bien huilée contre qui la France, dans le flou, devra espérer un miracle pour l’emporter. “L’Espagne sait très bien où elle va”, rappelle Zidane. Difficile d’en dire autant des Bleus.
Eurosport