MADRID (AFP) – La terre battue bleue, tant controversée, a provoqué une immense sensation au Masters 1000 de Madrid avec l’élimination jeudi du N.2 mondial Rafael Nadal, qui a fait passer au second plan la très mauvaise journée des Français.
L’initiative avait déjà été fortement décriée. Il est probable qu’elle le sera encore plus dans les jours à venir.
Ion Tiriac, le directeur du tournoi, qui avait choisi de faire parler de son épreuve en introduisant des courts en terre battue bleue et non ocre, a certainement gagné son pari promotionnel. Mais il a peut-être perdu Nadal.
L’Espagnol avait déjà critiqué avec virulence cette innovation avant le tournoi. Il a carrément menacé de ne plus venir à Madrid après son élimination dès les 8e de finale face à son compatriote Fernando Verdasco (6-3, 3-6, 7-5).
Il faut dire que rien, hormis ce revêtement inhabituel, ne laissait présager une élimination du Majorquin, finaliste l’an passé à Madrid. Il avait remporté les 11 matches qu’il avait joués en 2012 sur terre, sans concéder le moindre set.
Il s’était imposé à Monte-Carlo et Barcelone, et restait sur 22 victoires de suite sur cette surface, n’ayant plus été battu depuis sa défaite en finale à Rome face au Serbe Novak Djokovic, N.1 mondial, en 2011.
Et Verdasco, humilié par Nadal en demi-finale à Barcelone il y a quelques jours, nourrissait un vrai complexe contre lui, ne l’ayant jamais battu en 13 rencontres, et ne lui ayant même jamais pris le moindre set (13-0) sur terre battue.
Incapable de trouver ses appuis sur une terre jugée par tous glissante, Nadal a été loin de son niveau habituel. Et il n’a pas su conclure un match qu’il maîtrisait tant bien que mal, après avoir mené 5-2 dans le troisième set.
Vexé, il a évacué sa frustration à l’encontre des organisateurs. “Si les choses continuent comme ça, ce sera triste. Mais l’an prochain, il y aura un tournoi en moins dans mon calendrier”, a-t-il lâché.
Les défaites du Majorquin sur terre sont exceptionnelles. Depuis 2005, son bilan dessus est de 215 victoires pour désormais 9 défaites. Il ne s’était plus incliné aussi tôt dans un tournoi sur terre depuis sa défaite en 8e de finale à Roland-Garros en 2009, face au Suédois Robin Soderling.
L’élimination de Nadal a un peu masqué la performance assez décevante des Français. Ils étaient quatre à avoir atteint les 8e de finale, ce qui n’était plus arrivé depuis l’édition 2009 de Paris-Bercy.
Trois d’entre eux ont immédiatement pris la porte, dans l’attente du match en soirée de Gilles Simon face au Serbe Janko Tipsarevic. Gaël Monfils est tombé le premier, piétiné (6-1, 6-1) par le Tchèque Tomas Berdych, lequel à un beau coup à jouer dans une partie de tableau débarrassée de Nadal.
Monfils, qui faisait sa rentrée à Madrid après une absence d’un mois et demi pour une blessure aux abdominaux, n’a rien pu faire face au demi-finaliste à Monte-Carlo, auteur selon lui d’un “très bon match”.
Jo-Wilfried Tsonga, a suivi quelques minutes plus tard avec une défaite rageante contre l’Ukrainien Alexandr Dolgopolov (7-5, 3-6, 7-6). Le N.1 français a craqué dans le tie-break, puis avoué une certaine lassitude devant les exigences du circuit.
“Depuis quelque temps, j’ai du mal à vraiment pousser la machine, à retrouver un Jo un peu conquérant”, a-t-il expliqué. Richard Gasquet, lui, a mis sur le compte de la fatigue, après sa finale dimanche à Estoril, sa large défaite contre le Suisse Roger Federer (6-3, 6-2).
Le Français restait sur une victoire sur terre battue à Rome l’an passé face au N.3 mondial. Mais il a été balayé par un Federer au service retrouvé, après son match difficile de la veille face au Canadien Milos Raonic.
AFP