Rarement un marché estival ne s’est annoncé aussi agité sur les bancs de touche des grands clubs européens. Focus sur ce jeu de chaises musicales effréné dont Carlo Ancelotti (PSG), José Mourinho (Real Madrid) ou Rafael Benitez (Chelsea) seront les acteurs principaux. Ou victimes principales.
Pep Guardiola a souvent eu un temps d’avance. Au FC Barcelone, il l’a démontré durant quelques années. Même éloigné des bancs de touche cette saison, le Catalan a, en quelque sorte, été un précurseur en signant avec le Bayern Munich. Le club bavarois, brillant champion d’Allemagne et finaliste de la Ligue des champions, a été le premier géant du Vieux Continent à lancer la valse des bancs de touche au cœur de l’hiver. Cela s’est fait proprement et rapidement. Pas certain que cela soit la même chose chez les autres cadors européens.
En Angleterre, c’est le monde à l’envers. Alors que des équipes comme QPR ou Newcastle en grande difficulté cette saison, conserveront leurs entraineurs à la fin de la saison, les trois premiers du championnat, Manchester United, le voisin City et Chelsea vont tous changer de manager. La retraite soudaine d’Alex Ferguson est indépendante de la volonté des dirigeants mancuniens, obligés d’engager David Moyes, lui-même débarqué d’Everton, après onze ans de bons résultats et loyaux services chez les Toffees.
Pellegrini vers City
A City, la situation est bien différente. Le club, qui sort d’une saison sans trophée majeur a opté pour l’alternance. Roberto Mancini, limogé lundi soir, a payé sa faiblesse dans les relations humaines avec ses joueurs. Depuis plusieurs semaines, les bookmakers ont fait de Manuel Pellegrini, entraineur de Malaga, le successeur de l’Italien. Le Chilien a néanmoins démenti tout accord en début de semaine. Il semble néanmoins que son arrivée dans le nord de l’Angleterre soit en bonne voie.
A Chelsea, la valse des entraineurs est quasiment une tradition. Depuis 2003, lors de l’arrivée de Roman Abramovich, neuf techniciens se sont assis sur le banc de Stamford Bridge. C’est un secret de polichinelle : cet été, le club de l’ouest londonien va à nouveau renouveler son staff. Arrivé pour succéder à Roberto Di Matteo, Rafael Benitez fait office de manager intérimaire jusqu’à la fin de la saison. Assuré d’une place en Ligue des champions l’année prochaine, en route pour remporter la C3, l’Espagnol devrait quitter les bords de la Tamise. Les Blues n’ont d’yeux que pour leur Special One, José Mourinho, dont le retour n’est pas loin d’être acté. Son idylle avec le Real touche à sa fin.
Mazzarri, le grand saut ?
Au terme d’une saison moyenne durant laquelle les Merengue auront perdu leur titre de champion, échoué dans la quête d’une Decima, José Mourinho n’a plus la cote. En rejoignant probablement l’Angleterre et Chelsea, le Portugais laisse le champ libre à un autre entraineur. Un nouvel homme fort qui pourrait être selon la presse espagnole et française, Carlo Ancelotti, tout frais champion de France avec le PSG. Le club de la capitale a des chances d’être, comme MU et le Bayern, un autre champion sans tête. Si jamais le banc du PSG venait à se libérer, les déçus d’aujourd’hui seraient les heureux de demain. Benitez et Mancini en tête, également approché par l’AS Monaco, auraient leur mot à dire, surtout le second. Les Qataris soucieux d’attirer un grand nom n’auront pas pléthore de candidats après les refus de Wenger et Mourinho.
En Italie, Antonio Conte et la Juventus Turin sont satisfaits l’un de l’autre. Mais juste derrière la Juve, ça pourrait bouger. Naples devrait se séparer de Walter Mazzarri. Après quinze ans passés au club, dans un premier temps comme adjoint puis comme entraineur, l’ancien de la Sampdoria a fait renaitre le Napoli de ses cendres. Depuis trois saisons, les Siciliens sont redevenus des concurrents sérieux pour la Juventus, surpassant même des clubs comme la Roma ou l’Inter. Ces derniers ayant affiché la volonté de collaborer avec Mazzarri, après une saison où ni les Romains, ni les Nerazzurri n’accrocheront l’Europe via la Serie A. L’Italie n’échappera donc pas à la frénésie.
EUROSPORT